| DÉFROISSER, verbe trans. A.− Faire disparaître les faux plis de (quelque chose). Défroisser une chemise, une jupe, un papier. (Quasi-)synon. défriper; anton. chiffonner, friper, froisser, plisser : Mais, quand cette fille s'est relevée et m'a dit, défroissant soigneusement sa robe : « Vous v'là content, pas vrai? », eh bien! je me souviens d'avoir eu envie de la gifler.
H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 253. B.− P. anal. Le travail intelligent, logique, des pattes [de l'insecte] défroissant les ailes et brossant la tête (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 282). − Emploi pronom. à sens passif. Perdre ses plis, devenir lisse. Ces ténèbres sous lesquelles on entendait se froisser et se défroisser les formes, fuyant et appelant la naissance (Giono, L'Eau vive,1943, p. 312).Une nappe aveuglante venait se défroisser à mes pieds mêmes sur les eaux mortes (Gracq, Syrtes,1951, p. 114). Prononc. : [defʀwase], (je) défroisse [defʀwas]. Warn. 1968 donne comme 1revar. [defʀwɑse]. [ɑ] post. s'explique par l'infl. du groupe vélaire -fr-. Étymol. et Hist. 1935 (Van der Meersch, loc. cit.). Dér. de froisser*; préf. dé-*; cf. l'a. fr. defroissier « meurtrir » (ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 2588), attesté dans ce sens jusqu'en 1611, Cotgr., répertorié par Ac. Compl. 1842 et Guérin, dér. de froisser* avec de- à valeur intensive. Fréq. abs. littér. : 6. |