| DÉFERLEMENT, subst. masc. A.− Fait de déferler (cf. ce mot B 1). Le déferlement des lames contribue donc à donner aux eaux un mouvement de transport vers le rivage (Quinette de Rochemont, Trav. mar.,1900, p. 85).Le très doux déferlement de la vague qui se retire (Du Bos, Journal,1922, p. 196). B.− [P. anal. au mouvement d'une vague] 1. [P. réf. à son déploiement] Le long déferlement du rideau transparent, incessant et sonore (Proust, Swann,1913, p. 264).Leurs brillants visages apparaissaient derrière le déferlement rieur, écumeux et léger de leurs éventails (Proust, Guermantes 1,1920, p. 40).Je contemplai, juste à la hauteur de mon regard, le déferlement des brins d'herbe (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 142). 2. [P. réf. à la durée de son mouvement] Poussée massive et continue. L'extrême déferlement de la marée de peuples que les invasions poussent de l'est à l'ouest (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 36).Un bataillon de gymnastes ouvriers dont les maillots clairs et les bras nus trouèrent un instant le déferlement du flot humain (Aragon, Beaux quartiers,1936, p. 338). 3. [P. réf. à la brutalité de son surgissement, de son déchaînement] Déferlement révolutionnaire; déferlement de haine; déferlement d'imbécillité. Il [le génie de Chopin] transforme le trait de la main droite en un déferlement sonore irrésistible et tumultueux (Cortot, Ét. piano Chopin,1917, p. 73).On assistait à un déferlement d'exigences vindicatives (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 106). Prononc. : [defε
ʀləmɑ
̃]. Étymol. et Hist. 1883 « action de déferler, de se répandre avec abondance » (Bourget, loc. cit.); 1920 déferlement du flot (Proust, Guermantes, p. 352). Dér. du rad. de déferler*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 40. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970. |