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DÉDIRE, verbe trans.
A.− Emploi trans., vx. Désavouer quelqu'un, ou p. ext. ses propos, ses actes. Les personnes éclairées qui ont réfléchi sur ces matières ne me dédiront pas (Destutt de Tr., Idéol.,1, 1801, p. 222).Est-ce donc à vous de m'en dédire, de me prouver que je m'abusais (Courier, Pamphlets pol.,1821, p. 131).
Rem. On rencontre ds les dict. dédire qqc. ,,Ne pas se conformer à ce que cette chose exige`` (Littré; attesté également ds Lar. Lang. fr.).
B.− Emploi pronom.
1. Désavouer, rétracter ce qu'on a dit auparavant :
1. Je ne demande pour moi que la levée de mes arrêts, et de passer à une autre armée; moyennant quoi je me dédis de tout ce que j'ai dit et écrit au général Dedon. Courier, Lettres de France et d'Italie,1807, p. 747.
2. Manquer à sa parole, à sa promesse :
2. La Vierge ne pouvait, au reste, se dédire. Elle avait accepté la lourde tâche que lui avait léguée Jésus, celle d'élever l'enfant né sur le lit de la croix. Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 162.
DR. COMMUN. Ne pas exécuter un contrat. Le vendeur a également la faculté de se dédire en restituant le montant du débit (Lex. pratique comm., Regif, 1973, p. 141).
3. Expressions
a) Il n'y a pas (plus) à s'en dédire! Exclamation, souvent formulée en incise, qui signifie qu'il n'est pas (plus) question de remettre en cause sa parole, sa promesse. Moi je te donne mon consentement. Tu l'as, c'est promis et parole donnée. Il n'y a plus à s'en dédire. Allons, marie-toi! marie-toi vite! (Aymé, Jument,1933, p. 202).
b) Cochon qui s'en dédit! Exclamation familière qui accompagne et souligne un serment, une affirmation. Il y en aura bien un demi-arpent (...) cochon qui s'en dédit! c'est juré! (Zola, Terre,1887, p. 64).
P. anal. C'est entendu, c'est tout vu, c'est convenu; à demain, monsieur le curé. Couillon qui s'en dédit (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Confession T. Sabot, 1883, p. 39).Et même que c'est la plus belle race du monde et bien cocu qui s'en dédit (Céline, Voyage,1932, p. 12).
Prononc. et Orth. : [dedi:ʀ], (je) dédis [dedi]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desdire; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Homon. formes du verbe dédier. Conjug. Parmi les dérivés de dire, comparez redire qui se conjugue, à la 2epers. du plur. de l'ind. et de l'impér., comme le simple : (vous) redites, avec le reste des dérivés contredire, dédire, interdire, médire, prédire qui se conjuguent : (vous) contredisez, dédisez, interdisez, médisez, prédisez. Étymol. et Hist. Ca 1150 absol. « refuser, nier » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 134); 1155 trans. « contredire quelqu'un » (Id., Brut, 6521 ds Keller, p. 730); 1176-81 pronom. « revenir sur sa parole, se rétracter » (Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 181). Dér. de dire*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 89.