| DÉCROCHAGE, subst. masc. A.− [Correspond à décrocher I A 1] Action de décrocher quelque chose, de se décrocher; résultat de cette action. 1. Inus. Décrochage des rideaux, d'un lustre, de wagons; levier de décrochage. Synon. décrochement. 2. [Correspond à décrocher I A 2] Action de décrocher quelque chose de quelque chose. − Spéc., ASTRONAUT. Fait de décrocher (la cabine, la capsule) de sa fusée porteuse. Les rétrofusées commandant le « décrochage » de la capsule sont mises à feu sur ordre télécommandé par la station de Hawaï (Le Monde ds Guilb.Astronaut.1967). 3. Absol. et spéc., domaine de l'alpinisme. Il n'y a aucun risque de décrochage tant que l'on exerce une traction sur la corde, même si cette tension est faible (Gautrat1970). B.− [Correspond à décrocher II A] Action de décrocher. 1. [En parlant de pers.] a) ART MILIT. Mouvement de repli d'une armée ou d'un détachement pour éviter ou rompre le contact avec l'ennemi. Opération de décrochage. Synon. décrochement.Le décrochage s'opère sans trop de difficultés, sous le couvert de fortes arrière-gardes (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 89).Faciliter le décrochage et le déplacement des unités américaines destinées à l'attaque (Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 201). b) Au fig. et fam. Fait d'échapper à une difficulté, de sortir d'une situation critique; en partic. rupture d'une liaison sentimentale. Il y avait près de dix ans que ce beau garçon tremblait devant cette petite moricaude. Pour le décrochage il fallait ruser, manœuvrer (A. Daudet, Sapho,1884, p. 252): blanche. − Rien ne gronde en moi. Quand je me suis donnée à vous, ne savais-je pas qu'il faudrait me reprendre? Si le décrochage a été pénible...
maurice. − Nous n'en finissions plus. Nos deux cœurs tenaient bien.
Renard, Comédies,Le Plaisir de rompre, 1898, p. 13. c) Départ. 7 mars. Départ. Décrochage assez difficile (Gide, Retour Tchad,1928, p. 900). 2. [En parlant de choses concr. ou abstr.] a) AÉRONAUT. Brusque diminution de la portance, provoquée par le décollement des filets d'air qui se séparent de la surface d'une aile d'avion. Incidence de décrochage. Vitesse de décrochage. Vitesse minimum au-dessous de laquelle l'avion ne peut plus se soutenir dans l'air et tombe en perte de vitesse. b) ÉLECTR. Rupture du synchronisme entre deux alternateurs accouplés électriquement. Arrêt d'un moteur électrique synchrone par suite de surcharge excessive. Le décrochage d'un oscillateur est produit par une énergie d'entretien devenue insuffisante (Électron.1963-64). c) RADIO. ,,Abandon momentané d'un émetteur ou d'un réseau pour émettre sur un autre émetteur ou un autre réseau`` (Radio 1972). La hauteur du son de battements à la limite d'accrochage ou de décrochage varie (...) dans le même sens que la réaction mutuelle (J. Mercier, Radio-électr.,t. 1, 1937, pp. 251-252). d) PSYCHOL. La succession de mes « consciences » est un perpétuel décrochage de l'effet par rapport à la cause, puisque tout processus néantisant exige de ne tirer sa source que de lui-même (Sartre, Être,1943, p. 64). Rem. On rencontre ds la docum. un emploi au sens de décrochement (cf. ce mot B 1). Un formidable décrochage de la mâchoire (Goncourt, Journal, 1894, p. 619). Prononc. : [dekʀ
ɔ
ʃa:ʒ]. Étymol. et Hist. 1872 archit. (Viollet-Le-Duc, Archit., p. 199). 1884 sens fig. (A. Daudet, loc. cit.). Dér. de décrocher*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 9. Bbg. Guéret (J.). La Constr. aéronaut. Banque Mots. 1972, no4, p. 180. |