| DÉCRÉDITER, verbe trans. A.− Ôter le crédit; faire perdre le crédit financier, commercial de quelqu'un, de quelque chose : 1. ... car la créance vendue ne serait pas tombée à vil prix si l'État n'avait pas inspiré la défiance (...). Comment justifier cette politique, qui refuse à ses créanciers ce qu'elle leur doit et décrédite ce qu'elle leur donne?
Constant, Principes de pol.,1815, p. 119. B.− Ôter, détruire l'estime, la considération, le crédit 1. dont jouit une personne. Synon. usuel discréditer.Arnauld, pour décréditer Malebranche, l'entame par ce point le plus vulnérable de sa théorie (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 238). − En emploi pronom. réfl. On craignait de se décréditer aux yeux des Hiérosolymites en se mettant à l'école d'un Galiléen (Renan, Vie de Jésus,1863, p. 356). 2. dont jouit quelque chose (p. ext.) : 2. ... cette mauvaise manière de traiter la logique avait fini par décréditer la science elle-même, et la faire regarder comme inutile et même comme nuisible.
Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Logique, 1805, p. 49. Rem. Les dict. gén. du xixes. dont Ac. 1798-1878 ainsi que Lar. 20e, Rob. et Quillet 1965 enregistrent le dér. décréditement, subst. masc., vx. a) Action de décréditer. b) Résultat de l'action. Synon. pour b discrédit. Prononc. et Orth. : [dekʀedite], (je) décrédite [dekʀedit]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1572 « faire perdre à quelqu'un le crédit, l'estime dont il jouissait » (Corresp. de Granvelle, IV, 376 ds Barb. Misc. 20, no6); 2. 1707 « priver quelqu'un du crédit financier, commercial » (Vauban, Dîme royale, p. 79 ds DG). Prob. réfection, sous l'infl. de crédit*, de desaccréditer (attesté en 1553 et 1556, Papiers de Granvelle ds Barb. loc. cit.), empr. à l'esp. desacreditar, attesté au sens 1 dep. le xves. d'apr. Al., dér. de acreditar (accréditer*). Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Kohlm. 1901, p. 18. |