| DÉCONSIDÉRER, verbe trans. A.− Emploi trans. 1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Faire perdre à quelqu'un la considération, l'estime qu'on a de lui. Déconsidérer qqn par la médisance : 1. Il leur arrivait de faire des réflexions désobligeantes : « Alors? Ta maman trotte toujours? » Leur malveillance les déconsidérait sans atteindre maman.
Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 19. − Absolument : 2. Parmi les hommes de ce caractère, il y en a quelques-uns que leur vulgarité finit par déconsidérer : ceux-là s'en tiennent au répertoire des farces connues.
Soulié, Les Mémoires du diable,t. 2, 1837, p. 39. 2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Contribuer à la dévalorisation d'une chose. Ce qui achève de déconsidérer leurs doctrines littéraires, c'est qu'ils sont enchaînés par le caissier du journal (Stendhal, Racine et Shakspeare,1825, p. 135). B.− Emploi pronom. 1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Perdre la considération d'autrui. Se déconsidérer aux yeux de qqn : 3. Mais le journaliste qui, suivant la loi au pied de la lettre (...), abuserait des « mises au point » ou qui rectifierait de sa propre volonté les nouvelles erronées qu'il publie parfois, se déconsidérerait aux yeux du public.
Coston, L'A. B. C. du journ.,1952, p. 136. 2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Perdre de sa valeur. Tout se déconsidère et rien ne se reprend (Péguy, Ève,1913, p. 804). Prononc. et Orth. : [dekɔ
̃sideʀe], (je) déconsidère [dekɔ
̃sidε:ʀ]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1790 (C. Desmoulins, Les Révolutions de France et de Brabant, no48, t. 3, p. 410 ds Brunot t. 9, p. 806). Dér. de considérer*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 74. |