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DÉBOUCHER1, verbe trans.
[Correspond à boucher1] Ôter ce qui bouche.
A.−
1. Enlever ce qui obstrue. Déboucher un lavabo, un évier; déboucher un chemin, une cheminée. La baignoire bouchée depuis une semaine n'est pas encore débouchée? (Cocteau, Par. terr.,1938, I, 2, p. 193).
Emploi pronom. passif. Le funiculaire part entre les mûriers. Peu à peu, les oreilles se bouchent, le nez se débouche; on arrive (Cocteau, G. écart,1923, p. 11).Le pont venait de se déboucher de toutes les glaces accumulées (Giono, Chant monde,1934, p. 246).
2. P. ext. Enlever ce qui fait obstacle au passage de quelque chose, en particulier d'un liquide avant de le verser. Déboucher une bouteille, un flacon; déboucher du vin.
Emploi pronom. passif. Le chien, (...), en jouant, renverse la fiole, qui roule, se débouche (Pourrat, Gaspard,1930, p. 279).
B.− Fig. Ouvrir l'esprit. Déboucher l'esprit d'un sot :
Tuer un homme ne nous semble pas un moyen de faire la patrie meilleure. Il nous paraît plus utile de déboucher, s'il se peut, les intelligences fermées. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 537.
Emploi pronom. passif. Espérons que mon entendement se débouchera à la fin (Flaub., Corresp.,1878, p. 115).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Débouché, part. passé adj. Le génie éclate et sort librement du cerveau débouché (Vigny, Journal poète, 1843, p. 1199). Chacun avait près de soi son litre de vin débouché (R. Bazin, Blé, 1907, p. 102). b) Déboucheur, subst. masc. Personne qui débouche. Le déboucheur [dans le 75] perce l'évent avec le débouchoir, dont deux pourvoyeurs garnissent constamment les godets de nouvelles cartouches (Paloque, Artill. camp., 1909, p. 191). c) Débouchonner, verbe trans. [Bonne-Dame :] − ... Tout le monde a été charmant. Jusqu'à la vieille gueuse de Sallanches qui nous a fourgouillé son petit bienfait. Il faut croire que le Seigneur lui avait débouchonné le cœur (Estaunié, Bonne-Dame, 1891, p. 200). d) Se débouchonner, verbe pronom. Se déboucher. L'encombrement avait dû se débouchonner quelque part (Queneau, Zazie, 1959, p. 145).
Prononc. et Orth. : [debuʃe], (je) débouche [debuʃ]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. desboucher; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. xiiies. debochier « ouvrir en ôtant ce qui bouche » (Apocalypse, 9, 1, ms. Kerr [début xives.], éd. H. A. Todd, 441 : Lors vient une estoile dou cier le poiz d'abime debochier); 1794 fam. et fig. déboucher l'esprit d'un sot (Chamfort, Max. et pens., p. 82); 1845 déboucher (qqn) (Besch.); 2. 1309 « dégager ce qui est obstrué (ici un gué barrant un fleuve) » (Joinville, St Louis, 142 b ds T.-L.). Dér. de boucher1*; préf. dé-*.
DÉR.
Débouchement1, subst. masc.Action de déboucher. Débouchement des canaux (Ac.1932).Synon. débouchage (cf. ce mot ex. 1). [debuʃmɑ ̃]. 1resattest. 1611 « action de déboucher » (Cotgr.); 1752 « moyen, expédient de se défaire de choses dont on ne trouve pas l'emploi » (Trév.); sens qualifié d',,inusité`` par Nouv. Lar. ill.; du rad. de déboucher1, suff. -(e)ment1*.