| CUIVRER, verbe trans. A.− Technique. ,,Recouvrir d'une couche de cuivre, sous forme de feuille ou de dépôt`` (Ac. 1932). B.− Au fig. Donner à une chose les caractéristiques du cuivre. 1. Donner la couleur du cuivre. La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers (Baudel., Fl. du mal,1857-61, p. 228). − Emploi pronom. Prendre la couleur du cuivre. Feuilles roussies qui (...) se dorent et se cuivrent (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 308). 2. Donner l'éclat sonore du cuivre. L'exécutant force un peu l'émission, de manière à cuivrer les sons (Gevaert, Traité instrument.,1885, p. 206). − Emploi pronom. Le son [du cor] (...) se cuivre naturellement (Widor, Techn. orch. mod.,1904, p. 68). Rem. On relève ds la docum. a) Un emploi fig., fantaisie d'aut. Avalé [du punch] ce qu'il faut pour cuivrer une abeille (Barb. d'Aurev., Memor. 1, 1838, p. 208). b) Rare, cuivroyer, verbe, en emploi factitif. Donner les reflets du cuivre. Le soleil du crépuscule faisait cuivroyer la surface polie d'une petite mare (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 182). Prononc. et Orth. : [kɥivʀe], (je) cuivre [kɥi:vʀ
̥]. Ds Ac. 1932 alors que l'adj. est attesté ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1723 (J. Savary des Bruslons, d'apr. DG); 2. 1838 fig. « enivrer » (Barb. d'Aurev., loc. cit.). Dénom. de cuivre*; dés. -er. Pour 2, cf. culotter, noircir. Fréq. abs. littér. : 6. DÉR. Cuivrage, subst. masc.a) Action de recouvrir un métal d'une couche de cuivre. Les bains de cuivrage au sulfate de cuivre acidulé (Gasnier, Dépôts métall.,1927, pp. 349-350).b) Néol. d'aut. Teint cuivré. Votre poids, vos écorchures, votre cuivrage (Montherl., Olymp.,1924, p. 338).− [kɥivʀa:ʒ]. − 1reattest. 1777 (Encyclop. Suppl. t. 3, 589 a); de cuivrer, suff. -age*. − Fréq. abs. littér. : 1. |