| CRIÉE, subst. fém. A.− Rare. Action de crier*; ensemble de cris. Synon. clameur, criaillerie, tumulte.Un cantique de jeune joie, un hosanna qui déchirait l'air de notes argentines (...) roulant au loin comme une criée d'enfants dans des échos de montagnes (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 80). B.− Vx. Annonce verbale et publique faite sur ordre d'un magistrat. − P. ext. Annonce publique des marchandises à vendre. La criée du poisson, de la viande. Cet assourdissement de Paris par la criée des camelots (Goncourt, Journal,1891, p. 27).L'Appel des trompes. (...) la première criée des journaux montaient avec furie (Carco, Jésus,1914, p. 40). ♦ En partic. Annonce des marchandises, et de leur prix dans une vente aux enchères. Vente à la criée ou p. ell. (à la) criée. Vente au plus offrant pratiquée sur des biens mobiliers ou immobiliers et autrefois sur les arrivages de produits de consommation. Je fus obligé de vendre mes livres : M. Merlin les exposa à la criée, à la salle Sylvestre (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 22).Les éclats d'une salle de vente à la criée (Frapié, Maternelle,1904, p. 53): ... l'huissier-priseur va prendre gravement place entre son greffier et le crieur public. Les trois coups sont frappés, l'inventaire est ouvert et les criées commencent.
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 3, 1813, p. 208. Rem. En ce qui concerne les produits de consommation, (vente à la) criée, de nos jours, désigne plutôt la vente en gros, avant l'ouverture du marché. − P. méton. Lieu où se pratiquent les ventes. Les bouchers (...) marquaient la viande (...) l'accrochaient aux barres de la criée (Zola, Ventre Paris,1873, p. 631). Prononc. et Orth. : [kʀije]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « cris, clameur » (Wace, Rou, éd. H. Andresen, III, 1119); ca 1170 (G. de Berneville, St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 1721) − 1677 (Miège); 2. 1461 faire la criée des biens (ds Bartzsch, p. 86). Part. passé fém. subst. de crier*. Fréq. abs. littér. : 76. |