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CRÂNEUR, EUSE, subst. et adj.
Fam., souvent péj.
A.− (Celui) qui est fanfaron, qui prend des airs de courage :
1. Il se troubla encore, mais comme nous étions séparés de la maison par un épais rideau de châtaigniers, il se remit vite, et crâneur, maintenant que je devenais moins sévère, il clama, avec des gestes dégagés : − Eh bien quoi... Madame? ... Eh bien quoi? ... Je me moque bien de Madame, moi! ... Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 85.
B.− (Celui) qui est prétentieux, qui prend des airs hautains, fiers, arrogants, pour écraser, épater quelqu'un. Espèce de crâneur! Faire son (petit) crâneur. Synon. poseur, vaniteux; (pop.) bêcheur, pimbêche.Les pouces derrière les emmanchures de son gilet, d'un air crâneur (Poulot, Sublime,1872, p. 183):
2. La mère Caroline, car c'est ainsi que ses voisines l'appelaient maintenant, la mère Caroline. Ah, cette crâneuse; elle avait voulu le faire à l'épate quand on a un mari pareil. Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 307.
Prononc. : [kʀ ɑnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1862 (J. Vallès ds Le Figaro, 9 oct. ds Quem.). Dér. de crâner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 17.