| COULÉE, subst. fém. A.− Action de verser dans un moule une matière en fusion (acier, verre, etc.) : 1. Aussitôt après la coulée, le métal liquide [acier coulé] est comprimé dans la lingotière par une presse hydraulique; les soufflures et les scories viennent à la surface.
A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouveau matériel naval,1890, p. 84. B.− 1. [En parlant d'un liquide, d'une masse pâteuse, en fusion] Le fait de s'écouler; ce qui s'écoule. C'était [la Seine] une belle, large, lente, longue coulée d'argent empourprée par places (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Endormeuse, 1889, p. 1168). ♦ Coulée volcanique. Masse de lave qui s'échappe d'un volcan : 2. Le pays de Job était le Ledja, c'est-à-dire cette coulée de lave des monts Hauran, (...) dont les crevasses ont toujours servi de refuge aux gens hors la loi.
Renan, Hist. du peuple d'Israël,t. 1, 1887, p. 338. ♦ Coulée de neige. Masse de neige qui glisse sur une pente de montagne. 2. P. anal. et/ou au fig. a) [En parlant d'une foule en mouvement] :
3. ... sur les planches de la promenade, qui borde la plage (...) c'était maintenant une coulée continue (...) foule élégante...
Maupassant, Pierre et Jean,1888, p. 366. b) [En parlant du temps] Quatre heures après-midi (...) nous n'avons fait que sentir la lente coulée des minutes (Genevoix, Nuits de guerre,1917, p. 56). 3. Domaines partic. a) Terme de calligraphie. Écriture coulée, p. ell., coulée. Écriture penchée de droite à gauche, dont les lettres aux jambages parallèles sont liées entre elles. Anton. (écriture) anglaise : 4. Le chic peut se comparer au travail de ces maîtres d'écriture, doués (...) d'une bonne plume taillée pour l'anglaise ou la coulée...
Baudelaire, Curiosités esthétiques,1867, p. 111. b) HORTIC. Greffe* en coulée. c) NATATION. Position allongée du nageur qui maintient sa tête sous l'eau. d) PEINT. ,,Une coulée de rouge. Ton rouge formant une tache dominante dans une toile`` (Hugues, Expressions d'atelier). e) VÉN. Passage étroit dans la forêt suivi ou tracé par l'animal. Une coulée de cerf. Prononc. et Orth. : [kule]. Ds Ac. depuis 1798. Étymol. et Hist. Cf. couler. Fréq. abs. littér. : 292. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 74, b) 460; xxes. : a) 537, b) 608. |