| CONTRE-RÉVOLUTION, subst. fém. Mouvement politique et social s'opposant à une révolution. Ne t'ai-je pas toujours dit qu'un système de contre-révolution pouvait seul rendre la vie à la révolution? La voilà à nos portes! (Lamart., Corresp.,1830, p. 55):1. Quant aux moyens, il me semble impossible qu'en ne négligeant pas tes amis en Suède, en continuant à te bien tirer des affaires du Roi, en l'entretenant toujours dans tes dépêches de l'impossibilité d'une contre-révolution, non en démocrate mais en homme qui juge bien les caractères et les choses, tu ne parviennes à conserver ce qui t'est solennellement promis.
Mmede Staël, Lettres de jeunesse,1790, p. 393. 2. Et, mis en confiance par mon air attentif, il me livre ses rêves : porter un coup au bolchevisme, faire quelque chose pour que s'unissent, en France, toutes les forces contre-révolutionnaires éparses. Déjà des bailleurs de fonds ont été pressentis, et il cite le nom d'un israélite richissime. L'inconvénient est qu'une contre-révolution n'irait pas sans un grand massacre de juifs, et comme les bailleurs de fonds se recrutent généralement parmi les juifs...
Green, Journal,1931, p. 50. Rem. Pour le rapport avec réaction, cf. Dub. Pol. 1962, p. 55 : ,,Contre-révolution et contre-révolutionnaire apparus pendant la Révolution ont été longtemps les substituts sémantiques de réaction et réactionnaire (...). Mais en 1869, les termes apparaissent plus vagues. Ce n'est plus qu'exceptionnellement que l'on voit apparaître la valeur d'emploi sociale (...). [Le] couple antonymique donnant réaction − réactionnaire, en évoluant conjointement avec les structures sociales, rejette peu à peu les groupes synonymiques dans une fonction historique.`` Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
ə
ʀevɔlysjɔ
̃]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1790 (Le Moniteur, t. 3, p. 120). Composé de contre-* et de révolution*. Fréq. abs. littér. : 117. |