| CONNÉTABLE, subst. masc. HISTOIRE A.− [Le connétable exerce un office] 1. Grand officier de la Couronne : 1. ... d'Andilly nous expose comment les présentations d'officiers de la Couronne, connétables, amiraux, ducs et pairs (les présentations qu'on faisait d'eux au Parlement), sont le plus difficile endroit de l'éloquence, ...
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 68. 2. Commandant en chef des armées royales. Le roi le fit connétable, lui donna l'épée de connétable (Ac. 1835, 1878). Le connétable était bien chef de l'armée, selon sa charge (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1824, p. 71). ♦ Expr. − Félix Faure, (...), s'était mis avec nous par vanité. (...) Nous ne pouvions pourtant pas lui offrir l'épée de connétable (A. France, Monsieur Bergeret à Paris,1901, p. 157). ♦ [P. réf. à l'insigne du connétable : deux épées nues brandies] Barbey d'Aurevilly, le connétable des lettres (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 315). − Au fém. Madame la connétable. L'épouse du connétable. B.− [Le connétable porte un titre honorifique] 1. [À la fin de l'Ancien régime] Fonction remplie au sacre du roi par un maréchal de France. 2. [Sous l'Empire] Titre donné lors de son avènement par Napoléon Ierà son frère Louis (Grand connétable) et au maréchal Berthier (Vice-connétable). − P. métaph. : 2. ... il [Gerfaut, de Charles de Bernard] est aujourd'hui, comme dit spirituellement l'auteur, un de ces jeunes maréchaux de la littérature française dont Chateaubriand semble le connétable.
Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 2, 1869, p. 355. Prononc. et Orth. : [kɔnetabl̥]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 conestable « commandant militaire » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3120); répertorié par la lexicogr.; 2. 1165-70 conestable « officier de la maison du roi, puis de la couronne » (Chr. de Troyes, Erec, éd. W. Foerster, 1735); 1281 connestable de France « chef des armées du roi » (Charte ds Du Cange t. 2, p. 433c), charge supprimée en 1627 puis recréée par Napoléon Ieren 1804 (cf. Isambert, Rec. des anc. lois fr., t. 16, Paris, 1829, p. 198) pour désigner une fonction honorifique. Du b. lat. comes stabuli littéralement « comte de l'étable », « grand écuyer » (ives. Code Théodosien ds Du Cange t. 2, p. 431a; vies. Code de Justinien ds TLL s.v., 1778, 59) puis « chef militaire » (807 ds Nierm., s.v. conestabulus : B. comitem stabuli sui, quod corrupte constabulum appellamus, cum classe misit in Corsicam), avec changement de -m- en -n- par dissimilation avec le -b- (REW, no2078; FEW t. 2, p. 941b). Fréq. abs. littér. : 360. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 534, b) 103; xxes. : a) 70, b) 123. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 140. − Darm. Vie 1932, p. 93. − Goug. Mots t. 1. 1962, p. 170. |