| * Dans l'article "COLÉREUX, EUSE,, adj." COLÉREUX, EUSE, adj. A.− 1. [En parlant d'une pers.] Prompt à se mettre en colère : 1. Alain Chartier, le coléreux poète, s'indigne contre la pusillanimité de ceux qui osent se demander « comment l'état de choses tournera, s'il faut cacher, préserver et enfouir ou faire transporter en d'autres pays nos réserves ».
Morand, Excursions immobiles,1944, p. 27. − Emploi subst. : 2. Elle [Irène] soignait son père, un vieux coléreux qui rossait les domestiques et distribuait des pièces de cent sous aux cocottes, lesquelles l'appelaient papa.
Morand, Lewis et Irène,1924, p. 112. − [Le déterminé est un subst. coll.] En colère. Une foule coléreuse (E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 780). ♦ P. méton. : 3. ... c'est une étoile de rues coléreuses, malgré l'oasis proche des Buttes-Chaumont et la descente pacifique entre des chantiers de camionneurs et des murs d'hôpital vers les plans d'eau du canal Saint-Martin. Comme il y a presque toujours des réunions syndicales avenue Mathurin-Moreau en haut des escaliers du numéro 8 et au fond de l'impasse du 33 de la rue Grange-aux-Belles, et qu'on est aux confins des quartiers les plus ardents de Paris depuis les coups de fusil et les cris de la Commune, on y trouve des paquets bleus d'agents à la sortie du métro Combat, ...
Nizan, La Conspiration,1938, p. 206. 2. [En parlant d'un trait de son caractère ou de son comportement] Qui dénote la colère. Tempérament coléreux, humeur coléreuse. a) [Sur le plan physique] Air, état, ton coléreux; voix coléreuse; menaces coléreuses. b) [Sur le plan moral] Âme, excitation, inquiétude, jalousie, joie coléreuse. c) P. méton. Bouches, larmes coléreuses. − PSYCHOL. Manie coléreuse. Forme de manie caractérisée par l'alternance d'états de dépression et d'excitation psychiques (Méd. Biol. t. 2 1971, s.v. manie). B.− P. anal. 1. [En parlant d'un animal] Deux ou trois poules, piailleuses, coléreuses, stupides (Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 446). 2. [En parlant d'un inanimé concr.] De petits obus coléreux (Genevoix, Nuits de guerre,1917, p. 62).L'usine (...) coléreuse, rageante, avec des explosions brusques de vapeur (Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 160). Rem. Le xixes. préfère colère* (adj.) à coléreux considéré comme incorrect. Cf. L. Platt, Dict. critique et raisonné du lang. vicieux ou réputé vicieux, 1835, p. 90; J.-F. Rolland, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 40; J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses, 1807, p. 48. Prononc. et Orth. : [kɔleʀø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1574 adj. « prompt à se mettre en colère » (R. Garnier, Cornelie, 152 ds Hug.); 1900 subst. (Colette, Claudine à l'école, p. 188); 2. 1580 adj. « qui marque la colère » (R. Garnier, Antigone, 543 ds Hug.). Dér. de colère*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 127. DÉR. Coléreusement, adv.[Caractérise le comportement de qqn] De manière coléreuse, avec colère. Il peut n'y avoir qu'une manière d'emmailloter les enfants, mais il y a cent façons de le faire, amoureusement ou coléreusement, de sorte qu'en restant dans la seule technique, on égalise des choses inégales (Traité de sociol.,1968, p. 416).− [kɔleʀøzmɑ
̃]. − 1reattest. 1863 (Goncourt, J., II, 14 févr. ds M. Fuchs, Lexique du Journal des Goncourt, Paris, 1912, p. 31); de coléreux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 140; Mots, t. 1. 1962, p. 133. |