| CLANDESTINITÉ, subst. fém. A.− Caractère de ce qui est clandestin; état de vie clandestin. Nous n'avions pas l'habitude de la clandestinité, nous voulions avertir les adultes que nous avions percé leurs secrets (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 87; cf. également Abellio, Heureux les pacifiques, 1946, p. 28). B.− Spécialement 1. DR. Vice qui atteint certains actes (mariages, possessions) faits en secret, de manière illégale et illicite. La clandestinité empêche la validité d'un mariage (Ac.1798-1932).La clandestinité des hypothèques. ,,Se dit sous un système hypothécaire qui n'en ordonne pas l'inscription pour les rendre publiques`` (Littré). 2. HIST. État de ceux qui entraient dans l'activité secrète des mouvements de la Résistance pendant l'occupation allemande de 1940 à 1944. Entrer dans la clandestinité, porter tel nom dans la clandestinité (cf. Sartre, Les Mains sales, 1948, 1, p. 36) : L'essentiel en fut rédigé en effet pendant la clandestinité, alors que je me cachais (...). Je n'avais alors aucune raison de refréner la violence de mes sentiments, dans un écrit destiné à paraître sous le manteau, à mes risques et périls.
Mauriac, Le Baîllon dénoué,1945, p. 387. Rem. Ds l'Ac. est noté comme « terme de jurisprudence »; les dict. gén. du xixes. ne mentionnent que le sens juridique. Prononc. et Orth. : [klɑ
̃dεstinite]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin xvies. (Fontanon, Pratique de Mesver, 90 ds Quem.). Dér. de clandestin*; suff. -ité*. Fréq. abs. littér. : 31. |