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CLÉMENCE, subst. fém.
A.− [En parlant d'une pers. qui dispose de l'autorité souveraine ou d'une certaine forme de pouvoir] Vertu suivant laquelle celui qui a autorité de punir, est enclin à pardonner au coupable ou à modérer son châtiment. La clémence infinie de Dieu; la clémence royale; user de sa clémence; la clémence du juge, d'une mère; des paroles de clémence :
1. Réveillons-nous! Réveillons-nous, dit bientôt le courageux hermite en allumant une lampe. « Nous perdons des momens précieux; intrépides chrétiens. Bravons les assauts de l'adversité; la corde au cou, la cendre sur la tête, jetons-nous aux pieds du très-haut, pour implorer sa clémence, ou pour nous soumettre à ses décrets. (...). » Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 245.
SYNT. a) Syntagme nominal. La clémence du magistrat (La Martelière, Robert, chef de brigands, 1793, IV, 9, p. 49). Un comité de clémence (P. Bourget, Nos actes nous suivent, 1926, p. 106). Une politique de clémence (Mauriac, Le Bâillon dénoué, 1945, p. 486). b) Syntagme verbal. Adopter une mesure de clémence (De Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, p. 100).
Rare. [Employé comme interj.] Clémence! (Delavigne, Louis XI,1832, V, 14, p. 222).
B.− Au fig. [En parlant du temps qu'il fait] Douceur favorable. La clémence du temps; la clémence du mois de novembre :
2. La multiplication de l'espèce humaine rencontre de graves obstacles, en partie insurmontables, soit dans une surabondance de vie végétale et microbienne, étouffant l'activité de l'homme (...); soit dans une pénurie qui, par insuffisance d'eau ou de chaleur, anémie en quelque sorte toutes les sources d'existence. Au contraire, la clémence du climat, l'abondance spontanée des moyens de nourriture sont des circonstances propices. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 21.
Prononc. et Orth. : [klemɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 881 clementia « indulgence » (Eulalie ds Henry Chrestomathie, 2, 29), forme isolée; 1268 clemence (Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, p. 611); 2. 1893 « douceur (du temps) » (A. France, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, p. 32). Empr. au lat. class. clementia « indulgence » (adopté en ce sens par les auteurs chrétiens, notamment en réf. à Dieu), « douceur » spéc. en parlant du temps. Fréq. abs. littér. : 341. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 901, b) 508; xxes. : a) 353, b) 195.