| * Dans l'article "-GAME, -GAMIE,, élém. formants" -GAME, -GAMIE, élém. formants Éléments terminaux issus du gr. γ
α
́
μ
ο
ς « mariage », formant, essentiellement en bot. et en sociol., des adj. et des subst. où ils introduisent l'idée de mariage ou celle de fructification. A. − SOCIOLOGIE 1. L'adj. en -game désigne la qualité d'une pers. mariée suivant ces différents statuts ou la qualité d'une pers. réagissant face au mariage; l'emploi subst. désigne une pers. ayant ces qualités. Cf. bigame, androgame, endogame, exogame, polygame, etc. : deutérogame, adj. et subst.« (Celui, celle) qui se marie en secondes noces » (Littré) misogame, adj. et subst.« (Celui, celle) qui hait le mariage » (Littré) phanérogame, adj.« Caractérisé par des unions avec des filles publiques ». Les mœurs phanérogames, ou le concubinage public (Proudhon, Propriété, 1840, p. 283) trigame, adj. et subst.« (Celui, celle) qui est trois fois marié ». M. Oui (...) voulut essayer de ce troisième mariage, et se rendre Trigame, pour voir comment cela ferait (Restif de La Bret., Contemp. du commun,1783, p. 174) 2. Le subst. en -gamie désigne le statut d'une pers. mariée ou l'attitude d'une pers. vis-à-vis du mariage. Cf. bigamie, endogamie, exogamie, monogamie, polygamie, etc. : deutérogamie, subst. fém.« État du deutérogame » (Littré) épigamie, subst. fém.« Liberté de contracter des mariages ensemble, par exemple entre les citoyens de deux villes unies par un traité d'alliance » (Littré). hiérogamie, subst. fém.« Union d'un dieu et d'une déesse ». Pasiphaé est reine-prêtresse-déesse. Son union avec le taureau est une hiérogamie; elle s'y charge de puissance divine (Montherl., Pasiphaé,1936, p. 105).Hommage aux dieux. − Hiérogamies (Cuisinier, Danse sacrée,1951, p. 78) homogamie, subst. fém.On dit qu'il y a homogamie quand il existe des mariages préférentiels dans la population, c'est-à-dire quand les individus possédant les mêmes caractéristiques se marient plus fréquemment entre eux que ne le voudrait le hasard (Tiers Monde, 1956, p. 109) misogamie, subst. fém.« Haine du mariage » (Littré) omnigamie, subst. fém.« Union avec n'importe qui ». Des amours unisexuelles, de la phanérogamie, de l'omnigamie (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 340) pantogamie, subst. fém.« Mode de procréation dans lequel le mâle et la femelle s'accouplent indistinctement, avec tous les individus de sexe contraire au leur, aussi longtemps que le besoin de la reproduction se fait sentir en eux » (Littré) phanérogamie, subst. fém.« Union avec des filles publiques ». Il [le socialisme] parle du corps de Dieu, des générations planétaires, des amours unisexuelles, de la phanérogamie, de l'omnigamie, de la communauté des enfants, (...) des harmonies industrielles, des analogies des animaux et des plantes (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 340) B. − BIOL., BOT. 1. L'adj. en -game désigne la qualité d'un système de reproduction, gén. en parlant d'un végétal; en emploi subst. cette forme désigne la plante, ou la classe de plantes dont il est question. Cf. agame(s), cryptogame(s), etc. : amphigames, subst. fém. plur.Synon. vx de cryptogames (Lar. 20e; Carrière, Encyclop. horticole, 1862, p. 21) cleistogame, adj. et subst. fém.a) Adj. « Où la fécondation s'accomplit par autogamie directe (la fleur restant fermée) ». À l'intérieur de la fleur cleistogame, se trouve un pistil au style court (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 504).b) Subst. fém. « Fleur ne s'ouvrant pas à maturité » (Gatin 1924) hétérogame, adj.« Qui présente le caractère d'hétérogamie » (cf. Perrier, Zool., t. 2, 1897, p. 1414) ornithogames, subst. fém. plur.Synon. de ornithophiles (Gatin 1924) phanérogames, subst. fém. plur.« Plantes se reproduisant par des grains provenant de la fécondation de pistils apparents par du pollen issu d'étamines apparentes ». Au Spitzberg, on ne rencontre plus que quarante espèces de phanérogames (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 270).Becquerel a expérimenté sur des graines de phanérogames, des spores de mousse (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 102) siphonogames, subst. fém. plur.« Plantes où la fécondation se fait par un tube » (cf. Plantefol, op. cit., t. 2, p. 247) 2. Le subst. en -gamie désigne un mode de reproduction. Cf. agamie, cryptogamie, etc. : adelphogamie, subst. fém.« Pollinisation se produisant entre deux fleurs, deux insectes... appartenant à deux lignées parentes ». L'union entre frère et sœur, ou l'adelphogamie comme disent les entomologistes (Maeterl., Vie fourmis,1930, p. 77) anisogamie, subst. fém.« Mode de reproduction sexuelle dans lequel les deux gamètes qui fusionnent sont morphologiquement dissemblables » (Méd. Biol. t. 1 1970). Anton. isogamie.Léger découvre l'anisogamie des grégarines (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 671) apogamie, subst. fém.« Phénomène par lequel un embryon se développe à partir d'une cellule végétative, généralement diploïde ». Cas de sexualité dégradée : l'« apogamie » chez les fougères (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964p. 538) autogamie, subst. fém.« Mode de reproduction par union de gamètes provenant d'un même individu ». Ce mode de reproduction [sexuée à l'intérieur du kyste] se nomme autogamie (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 19).Le pollen formé par une fleur, parvenu sur les stigmates de la même fleur, réalise la fécondation directe, autogamie (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 492) chalazogamie, subst. fém.« Pénétration dans l'ovule du tube pollinique au niveau de la chalaze ». Tantôt le tube pollinique (...) pénètre par le funicule et la chalaze dans la base du nucelle (...) il y a chalazogamie (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931p. 489) cytogamie, subst. fém.« Mode de reproduction par mélange des cytoplasmes mâles et femelles chez certains champignons et certains crustacés ». Elle [la fécondation] s'accomplit en deux temps successifs, fusion des cytoplasmes ou cytogamie, fusion des noyaux ou caryogamie (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931p. 88) hétérogamie, subst. fém.« Synon. déconseillé d'anisogamie » (L'Hér. Génét. 1978) isogamie, subst. fém.« Reproduction par union de deux gamètes mâles et femelles morphologiquement semblables ». Les deux gamètes absolument identiques, ont donc parcouru le même trajet pour se rencontrer : il y a isogamie (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 44) oogamie, subst. fém.« Fécondation par deux gamètes dissemblables » (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 790) plasmogamie, subst. fém.Synon. de cytogamie.La fécondation est ici une simple plasmogamie, une fusion des cytoplasmes sans fusion des noyaux (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 123) porogamie, subst. fém.« Fructification d'une plante phanérogame dans laquelle le tube pollinique pénètre dans le sac embryonnaire par le micropyle ». Le tube pollinique croît (...) pour atteindre le micropyle où il pénètre; il y a porogamie (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931p. 489) siphonogamie, subst. fém.« Fécondation par le tube pollinique » (cf. Plantefol Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 474) Prononc. et Orth. : [-gam], [-gami]. Les mots formés sont soudés : autogamie, cogamie, etc. Hist. et vitalité.
A. − En bot., ce mode de formation a été introduit par Linné en lat. sc. : cryptogamia, polygamia ds Systema naturae, classes XXIII et XXIV, Stockholm, 1740, p. 13.
B. − Qq. composés sont empr. au gr. par l'intermédiaire du lat. eccl. :
agame (du gr. α
́
γ
α
μ
ο
ς).
bigame (du lat. eccl. bigamus, du gr. δ
ι
́
γ
α
μ
ο
ς).
monogamie (du lat. eccl. monogamia, du gr. μ
ο
ν
ο
́
γ
α
μ
ο
ς).
polygamie (du lat. eccl. polygamia, du gr. π
ο
λ
υ
́
γ
α
μ
ο
ς).
C. − Beaucoup de composés sont des formations sav. récentes. Le 1erélément est gén. un élém. préf. issu du gr. :
apogamie (apo + gamie).
cryptogame, cryptogamie (crypto + game [gamie]).
endogame, endogamie (endo + game [gamie]).
exogame, exogamie (exo + game [gamie]).
− Même si le nombre des composés reste assez important (70 composés répertoriés pour -game et -gamie) et si l'on excepte les empr. : bigamie, monogamie, polygamie... l'emploi de ces mots reste circonscrit à qq. domaines très techn., princ. la biologie et la botanique.BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 20. |