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CERISE, subst. fém.
A.− Petit fruit à noyau de forme ronde, de couleur généralement rouge, que produit le cerisier :
1. ... j'arrive de la ferme pour vous apporter un petit panier de cerises... vous savez, de ces cerises croquantes du cerisier derrière le hangar, ... Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 132.
SYNT. Cerises à courte queue (cf. aigriotte); cerises précoces (Lamartine, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, p. 445), tardives (Ac. 1798-1932); cerises à confire, cerises confites (Ac. 1798-1932).
GASTR. Vin de cerises. Alcool fait à base de jus de cerise (cf. Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 1, 1801, p. 276).Ratafia de cerise (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 274). Sirop, confiture de cerises; tarte aux cerises; cerises à l'eau-de-vie (Balzac, Les Illusions perdues, 1843, p. 355).
Expr. pop.
1. Le temps des cerises. Le printemps; au fig. le début de l'existence, la jeunesse :
2. ... la guerre avançait, prenait de l'âge. Viendrait un jour où elle finirait. Toutes les bouches de la fontaine aux milliards tariraient soudain. Tant pis, alors, pour ceux qui auraient fait les dégoûtés ou les timides. Ils contempleraient, d'en bas, les insolentes fortunes des autres. Ils regretteraient un peu tard le temps des grenades, comme d'autres le temps des cerises. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 176.
2. P. ell. Aux prochaines cerises. Au prochain printemps :
3. « Et vous, quel âge? » fis-je avec brutalité, et je regardai méchamment le malade; il fut étonné. « Moi? 23 ans aux prochaines cerises. » Jouve, La Scène capitale,1935, p. 222.
3. Vieilli. C'est un panier de cerises (p. allus. au jugement que donna Mmede Sévigné sur les fables de La Fontaine). Tout [dans une collection d'objets] est également à louer (cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Rob.).
B.− [P. anal. avec la couleur, la forme, la fraîcheur du fruit]
1. BOT. Fruit d'une autre plante ressemblant beaucoup à la cerise. Cerise d'hiver ou en chemise (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Fruit de l'alkékenge*. Cerise d'ours (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Fruit de la busserole*. Cerise gommeuse (Rob.). Fruit du savonnier. Cerise carrée (Rob.). Fruit du giroflier (cf. cerisier A). Cerise des Antilles (Rob.). Fruit de la malpighie. Cerise du café, du caféier (cf. Chateaubriand, Les Natchez, 1826, p. 297).
2. [En parlant d'une pers.] Un teint de cerise (Ponchon, La Muse au cabaret, Insatiabilité, 1920, p. 187). Un teint frais et rose. Bouche en cerise (Green, Journal, 1944, p. 129). Bouche rouge, menue et charnue. Rouge comme une cerise. Très rouge, naturellement ou par suite d'un effort, d'une émotion :
4. ... il [Stephen] imagina de moucher une bougie; la crainte de l'éteindre fit qu'il l'éteignit, tous les regards se tournèrent vers lui, il devint rouge comme une cerise. Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 58.
Rem. L'emploi adj. de cerise pour rouge est assez fréq.; dans ce cas, cerise reste inv. Chevaux bai cerise (Ponson du Terrail, Rocambole, t. 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 45). Rubans cerise (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 76). Ils [les navires] portaient des femmes en brocart cerise ou en damas vert (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 898).
C.− Emplois techn. ou spéc.
1. Argot
a) Visage, tête. Tomber sur la cerise. Tomber dessus. Ils nous tombaient sur la cerise toujours en guise d'apéritif (Céline, Mort à crédit,1936, p. 536).
b) Malchance. Avoir la cerise (Rob.). Pas de souhait de bonne chance. Ça porte malheur. Assez de cerise comme ça! Charogne de grève! (A. Arnoux, Double chance,1958, p. 200).
c) Région. (Canada). Virginité. Faites-moi perdre ma cerise (V.-L. Beaulieu, Mémoires d'Outre-tonneau, Montréal, 1968, p. 171).
2. MÉTALL. Rouge(-)cerise ou cerise, subst. masc. Couleur que prend le fer soumis à une très haute température et, p. ext., indication de cette température. Fer chauffé au rouge-cerise (Littré, DG). Le rouge de cuivre et le cerise du métal en fusion (Colette, Claudine en ménage,1902, p. 153).Du rouge cerise au rouge sombre, chauffer lentement et bien à cœur jusqu'au rouge cerise, qu'il ne faut pas dépasser (J. Cahen, E. Bruet, Carrières, plâtrières, ardoisières,1926, p. 95).
3. MÉD. VÉTÉR. Sorte d'excroissance qui peut se développer à la surface d'une plaie, particulièrement sur le pied du cheval (cf. E. Garcin, Guide vétér., 1944, p. 184).
Prononc. et Orth. : [s(ə)ʀi:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1190 (J. Bodel, Chanson des Saisnes, XXIII ds Gdf. Compl.). Du lat. vulg. *cerĕsia « id. » neutre plur. considéré comme fém. sing., du b. lat. ceresium neutre sing. (1remoitié vies. Anthimus. ds André Bot., s.v. cerasium), var. apophonique de cerasium (Columelle ds TLL s.v., 854, 29), empr. au gr. κ ε ρ α ́ σ ι ο ν « cerise » lui-même dér. de κ ε ́ ρ α σ ο ς (ou κ ε ρ α σ ο ́ ς) « cerisier ». Fréq. abs. littér. : 472. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 348, b) 1 103; xxes. : a) 692, b) 701. Bbg. Brüch 1913, p. 168. − Des Cerises et des merises. Vie Lang. 1953, p. 290. − Gottsch. Redens. 1930, p. 128, 175. − Goug. Mots t. 1, 1962, p. 100. − Mat. Louis-Philippe, 1951, p. 205.