| CAN(N)ETILLE,(CANETILLE, CANNETILLE) subst. fém. Fil de métal très fin et tortillé, utilisé en broderie, pour la composition de fleurs artificielles, etc. (cf. H.-J. Rousset, Travail des petits matériaux, 1928, p. 173) :... comme il [le soleil] gagnait les deux ouvrières, le métier où elles travaillaient flamba, avec ses ensubles et ses lattes vernies par l'usage, avec tout ce qui trottait sur l'étoffe, les cannetilles et les paillettes du pâté, les bobines de soie, les broches chargées d'or fin.
Zola, Le Rêve,1888, p. 54. − Spéc., MUS. Fil de laiton argenté entouré en spirale sur un boyau pour former les grosses cordes de violons, violoncelles, contrebasses. Cordes à canetille d'argent (A. Arnoux, Écoute s'il pleut,1923, p. 194). Rem. Attesté ds la plupart des dict. du xixesiècle. − P. méton. Tissu de laiton étroit utilisé par les modistes pour soutenir les ornements des chapeaux. Rem. Attesté ds tous les dict. du xixes. et ds Lar. encyclop. et Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [kantij]. Ac. 1694-1932 : cannetille. Cf. aussi la majorité des dict. Fér. 1768 et Land. 1834 consacrent à canetille une vedette de renvoi à cannetille. Lar. 20e, s.v. cannetille : ,,On écrit aussi canetille``. Pour cette var. avec 1 n, cf. aussi Arnoux supra. Étymol. et Hist. 1535 canetille « fil d'or ou d'argent tortillé en spirale » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M.A. Screech et V.L. Saulnier, p. 58); 1547 cannetille (Marguerite de Navarre, Les Marguerites, Farce du Trop, Prou, Peu, Moins, IV, 170 ds Hug.). Empr. à l'esp. cañutillo « id. », attesté dep. 1492 (Colón d'apr. Zacc., p. 88), également à l'orig. de l'ital. cannutiglia « id. » (dep. 1577 d'apr. Zacc et Prati), dér. de cañuto « tuyau » qui, par l'intermédiaire du mozarabe qannût « id. », est dér. du lat. canna « roseau » (Cor.). Fréq. abs. littér. Cannetille : 7. DÉR. Cannetiller, verbe trans.Garnir de cannetille. − [kanətije]. − 1reattest. av. 1571 (M. de La Porte, Épithètes, 56rods Hug.); de cannetille, dés. -er. Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. cannetillé, ée. On voyait le vieux marquis et son petit comte aller dîner chez quelque voisin, tous deux habillés identiquement de même, soit en blanc à la paysanne, soit en bleu de ciel cannetillé d'argent (G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 313). BBG. − Kohlm. 1901, p. 35. − Sar. 1920, p. 29. − Wind 1928, p. 144, 200. |