| CANDÉLABRE, subst. masc. A.− 1. Vieilli. Dispositif d'éclairage placé sur les voies publiques, constitué d'une colonne métallique creuse, portant une ou plusieurs lampes. Les candélabres du pont de Suresnes (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 98). 2. Usuel. Grand chandelier à plusieurs branches, généralement ornementé, destiné à recevoir plusieurs chandelles ou bougies. Les branches d'un candélabre; un candélabre de bronze, de fer forgé; des candélabres d'autel, de cheminée. Deux grands candélabres à branches rondes (Zola, Le Rêve,1888, p. 203): 1. Aux deux bouts de la table des candélabres étincelaient, buissons de bougies étagées. C'étaient deux bronzes à demi drapés, deux femmes debout sur leur socle, aux profils droits, et qui, de leurs bras levés, portaient tout cet embrasement. La lumière ruisselait des bougies comme une eau chatoyante...
Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 99. − P. méton. Les chandelles, les bougies d'un candélabre. Allumer, éteindre un candélabre. ♦ [Comme symbole de pureté] :
2. (...) le bourgeois est une bête qui n'entend rien à l'âme humaine (...) combien de cœurs sont comme ces maisons-là, avec leur candélabre béni qui brûle au-dessus des adultères et des immondicités, leur prêtant sa flamme et les éclairant de sa lueur pure.
Flaubert, Correspondance,1846, p. 295. B.− P. anal. 1. ARCHIT. Motif ornemental figurant un candélabre, utilisé comme couronnement à l'intérieur d'un dôme ou au-dessus d'un portail, d'un monument funéraire, etc. De nombreux candélabres de très grande dimension ... forment une première décoration en avant de la clôture (A. Lenoir, Archit. monastique,t. 1, 1852, pp. 344-345). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. dér. candélabré, péj. et fam. Orné de candélabres. Tout [dans le salon de Toirac] est peinturluré, doré, candélabré. C'est pompeux et mastoc (Flaubert, Correspondance, 1853, p. 310). 2. ARBORIC. Arbre ou arbuste dont la forme évoque celle d'un candélabre. Une énorme euphorbe candélabre se donne des airs de cyprès (Gide, Voyage au Congo,1927, p. 701).Forme, taille en candélabre. 3. Littér. [En antéposition caractérisante] Candélabres des arbres à fruits (Blanche, Mes modèles,1928, p. 195). Prononc. et Orth. : [kɑ
̃delɑ:bʀ
̥]. [a] ant. pour la finale ds Dub., Pt Lar. 1906 et Lar. Lang. fr.; Littré donne la possibilité [ɑ] post. ou [a] ant. Le reste des dict. donne [ɑ]. Cf. Fouché Prononc. 1959, p. 58 : ,,On prononce un [ɑ] long dans il se cabre, candélabre, il se délabre, sabre.`` Cf. également Grammont Prononc. 1958, p. 31, et Kamm. 1964, pp. 92-94. Ds Ac. 1762 sous la forme candelabre sans accent; ds Ac. 1798-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. xies. chandelabre « chandelier à branches destiné à porter plusieurs bougies » (Alexis, 117a ds T.-L.); xiiies. candelabre (Alixandre dou Pont, Mahomet, 1918, ibid.); 2. 1694 archit. (Corneille); 3. 1867 arboric. (Lar. 19e). Empr. au lat. candelabrum (dér. de candela « chandelle »). Fréq. abs. littér. : 283. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 204, b) 865; xxes. : a) 544, b) 238. Bbg. Duch. 1967 § 36.2. |