| C'EST-À-DIRE (QUE), loc. adv. ou conj. Placée en construction d'apposition ou d'incise dans un énoncé, après un mot ou une séquence de mots sur le sens desquels elle introduit une information complémentaire ou rectificative (restrictive). I.− C'est-à-dire (abrév. c.-à-d.). Synon. je veux dire, disons, à savoir, autrement dit, soit, en d'autres termes. A.− [L'inform. est compl.] Explication, précision, définition, traduction, et en général toute séquence de nature synonymique ou quasi synonymique. 1. [Elle a une forme nom.] Une philosophie zoologique, c'est-à-dire, un corps de préceptes et de principes relatifs à l'étude des animaux (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 1).Un doge (c'est-à-dire un duc) de Venise (Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 459).Oran, au contraire, est apparemment une ville sans soupçons, c'est-à-dire une ville tout à fait moderne (Camus, La Peste,1947, p. 1218). 2. [Elle est axée sur la forme nom. du verbe] :
1. On ne devient un maître qu'à la condition d'avoir contracté l'habitude de se gouverner, c'est-à-dire de se soumettre à des raisons plus élevées que celles qui viennent du caprice et de la passion.
Barrès, Mes cahiers,t. 9, 1911-12, p. 7. B.− [L'inform. est rectificative ou restrictive] 1. [Inform. rectificative; elle a la même forme que le mot ou le syntagme rectifié] Mon Dieu! oui, oui... c'est-à-dire, non (J. Richepin, Césarine,1888, p. 147). 2. [Inform. restrictive; elle peut avoir la forme d'un énoncé verbal en constr. d'incise] Il cherche un endroit où il puisse apprendre à nager, c'est-à-dire, faire aller ses bras, tandis que ses genoux marcheront sur le sable (Renard, Poil de Carotte,1894, p. 75). II.− C'est-à-dire que, loc. conj. [Suivie d'un énoncé avec un verbe à une forme pers.] A.− [Inform. compl.] Synon. à savoir que.La famille était au complet, c'est-à-dire que nous étions huit (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 9). − En partic. [Pour introd. une hyp. explicative de l'énoncé précédent ou une conclusion] Synon. j'en conclus que, en conséquence : 2. mistress grey. − ... si tu tombes malade à ton tour. qui te soignera?
le docteur. − Bonsoir, Anna.
mistress grey. − C'est-à-dire que je t'ennuie. n'est-ce pas?...
A. Dumas Père, Richard Darlington,1832, III, 3, p. 1. Rem. La question corresp. est c'est-à-dire? : 3. Admets, si tu veux, que je sois un sous-traitant.
− C'est-à-dire?
− [c'est-à-dire] que je fais une besogne que d'autres signent...
Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1919, p. 13. B.− [Inform. rectificative ou restrictive] Synon. seulement, simplement, disons plutôt que.La Môle. − ... on m'a parlé d'un accident... Coconnas. − C'est-à-dire que j'ai failli être assommé (A. Dumas Père, La Reine Margot, t. 5, 1845, X, p. 4). − En partic., fam. [Pour introd. une objection équivalant à un refus poli] Synon. malheureusement, seulement.« Vous venez avec nous dimanche? − C'est-à-dire que j'ai promis d'aller voir un ami » (Dubois). Prononc. et Orth. : [sεtadi:ʀ] ou [se-]. Éventuellement, avec élision de la voyelle, [stadi:ʀ], voir l'observation de Nyrop mentionnée sous ce. Ds Ac. 1694-1798 s.v. ce; ds Ac. 1835-1932 s.v. dire. Étymol. et Hist. 1. a) 1306 loc. adv. c'est à dire annonce une précision (G. Guiart, Royaux lignages, 305, éd. Buchon, Chroniques fr., t. 7, p. 327); b) 1866 annonce une rectification (Lar. 19e); 2. ca 1495 loc. conj. c'est a dire que annonce une explication (Le Roman de Jehan de Paris, éd. E. Wickersheimer, p. 85). Composé du pron. dém. c' (ce1*), de la troisième pers. de l'ind. du verbe être*, de la prép. à* introduisant un inf. compl. d'un verbe (v. G. Moignet, Gramm. de l'a. fr., Paris, 1973, p. 297) et de dire*. |