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CÉLIBAT, subst. masc.
A.− État de vie d'une personne qui n'est pas encore mariée, ou qui ne se marie pas. Vivre, rester dans le célibat; garder le célibat; vœu de célibat. Anton. mariage.Dans le milieu de Zaza, il fallait se marier ou entrer en religion. « Le célibat, disait-on, n'est pas une vocation » (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 153):
1. À Sparte, la législation de Lycurgue privait de tous les droits de citoyen l'homme qui ne se mariait pas. On sait par plusieurs anecdotes que lorsque le célibat cessa d'être défendu par les lois, il le fut encore par les mœurs. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 55.
2. Je sais des parents criminels, dont la fille était faite pour le mariage, et qui l'ont installée dans le célibat, pour la garder auprès d'eux. Montherlant, Les Jeunes filles,1936, p. 955.
RELIG. CATH. (dr. canonique occ.). Célibat des prêtres, célibat ecclésiastique (des clercs). Le septième canon du concile de Latran, tenu en 1139, n'a fait que confirmer le célibat ecclésiastique qui existoit bien avant cette époque (Chateaubriand, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. XIX).
[Règle canonique commune à l'Occident et à l'Orient] Célibat consacré, monastique; être voué au célibat.
DR. DU TRAVAIL. Clause du célibat. (Dans certaines professions), résiliation du contrat en cas de mariage du salarié.
B.− P. ext. Vie sans conjoint, vie de continence conjugale. Le célibat d'un veuf, d'une veuve. Synon. veuvage :
3. Tout le monde entreprit de lui faire quitter MmeRenaud et de le ramener enfin à un célibat moins conjugal; ... Flaubert, La 1reÉducation sentimentale,1845, p. 215.
4. La séparation n'était-elle pas consommée déjà? Cela l'aurait empli de remords et de honte, s'il l'avait possédée encore, lorsqu'elle n'était plus à lui. Mais quelle rentrée affreuse, dans cette chambre humide, abandonnée, où la couche froide de son célibat l'attendait! Zola, Le Docteur Pascal,1893, p. 266.
P. métaph. [En parlant d'un inanimé concr. ou abstr.] Isolement affectif. J'empêche l'effrayant célibat de l'abîme (Hugo, La Légende des siècles,t. 5, 1877, p. 1180).
Prononc. et Orth. : [seliba]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1549 (Est.); av. 1580 le coelibat des prebtres (Montaigne, II, p. 335 ds Littré); 2. 1845 continence sexuelle supra ex. 3. Empr. au lat. caelibatus « id. », attesté dep. Sénèque ds TLL s.v., 73, 16; dér. de caelebs « célibataire » (Plaute, ibid., 65, 78). Fréq. abs. littér. : 218. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 453, b) 428; xxes. : a) 261, b) 153. Bbg. Henschel (B.). Qq. dat. nouv. du xviiies. Fr. mod. 1969, t. 37, no2, p. 124.