| BRISÉE, subst. fém. A.− Rare. Action de briser* : 1. La brisée de la plus mince branche, un bruit de pas sur les feuilles sèches, le glissement d'un corps entre les herbes, eussent été entendus sans peine. Tout était tranquille.
Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 523. B.− VÉN. (souvent au plur.) Petite branche cassée qu'on laisse pendre aux arbres ou que l'on sème sur le chemin pour marquer la voie de la bête. Conduire le chien aux brisées; faire des brisées : 2. Le commandant de la chasse, après avoir bien placé tous ses tireurs, va lui-même reconnaître la brisée et le pied de l'animal, il envoie ensuite le valet de limier pour lancer avec son chien; ...
La Hêtraie, La Chasse, vén., fauconn.,1945, p. 160. − Loc. Aller aux brisées. Aller attaquer. Frapper aux brisées, à la brisée. Attaquer. Suivre les brisées de qqn. Suivre son exemple. ♦ Usuel. Aller, marcher sur les brisées de qqn. Entrer en concurrence, en rivalité avec quelqu'un, dans un domaine qui lui est propre : 3. Le talent n'est pas d'aller sur les brisées de la providence, et d'inventer des événements, mais d'en profiter.
Scribe, Le Verre d'eau,1840, p. 657. ♦ Reprendre ses brisées, revenir sur ses brisées. Reprendre une affaire, un travail interrompu ou abandonné. C.− P. anal., SYLVIC. Branches taillées pour marquer les limites des coupes de bois. Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 2emoitié xiiies. vén. brisïes [f. picarde] (La Chace dou cerf dans Nouv. Recueil Fabliaux, éd. A. Jubinal, t. 1, p. 160); 1632 fig. aller sur les brisées de qqn (Corn., Clit., II, 4 dans Livet Molière, t. 1, p. 296); 2. 1718 eaux et forêts (Ac.).
Part. passé substantivé fém. plur. de briser* étymol. 2. STAT. − Brisées. Fréq. abs. littér. : 410. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 642, b) 746; xxes. : a) 735, b) 353. BBG. − Darm. Vie 1932, p. 97. − Gottsch. Redens. 1930, p. 284. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 119. − Rog. 1965, p. 96. |