| BRÉSILLER, verbe trans. A.− [P. réf. probable à la friabilité du bois de brésil] Rompre, réduire en petits morceaux, effriter. − P. métaph. : 1. Si vous voyez le postillon allant à tout brésiller et refuser un verre de vin, questionnez le conducteur...
Balzac, Ursule Mirouët,1841, p. 9. ♦ Emploi pronom. : 2. ... elle avait encombré sa vie de maintes préoccupations adventices, de sorte que l'idée de devoir, souvent, se brésillait chez elle en un tas de menues obligations.
Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 463. B.− TEINT. Teindre avec du bois de brésil. Rem. On rencontre dans la docum. un homogr. signifiant « briller, scintiller » (cf. braisiller). Les cierges brésillaient davantage, car la nuit descendait (Barrès, Les Amitiés fr., 1903, p. 232). PRONONC. ET ORTH. : [bʀezije], (je) brésille [bʀezij]. [λ] mouillé à la finale dans Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré; yod dans Land. 1834 et Besch. 1845 (ainsi que dans les dict. mod.). Pour la prononc. [e] fermé dans ce mot dér. de braise, cf. brésil. Fér. 1768 écrit bresiller. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1346 « teindre en rouge » laine brezillie (d'apr. A. Thierry, Tiers Etat, I, 521 dans Gdf. Compl.).
II.− 1545 « réduire en petits morceaux » (Navigation du Compagnon à la bouteille, B dans Hug. : rompoit et bresilloit).
I dér. de brésil*; dés. -er. II soit issu par dissimilation d'une forme *brisiller dér. de briser* (EWFS2); suff. -iller*; à rapprocher de l'a. prov. brezillar « tomber en débris, se briser » attesté fin xiiedébut xiiies. (Rayn.) et de l'a. prov. brezil, bresilh « recoupe de pierre » puis « débris, criblure » attesté dep. le xives. (Pansier t. 3), cf. FEW t. 1, p. 533a. Soit plutôt de même orig. que I du fait que le bois de brésil est réduit en menus morceaux pour en extraire la teinture (FEW t. 15, 1, p. 258b). STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. |