| BOBÈCHE1, subst. fém. A.− Pièce cylindrique à rebords, adaptée au chandelier pour recevoir la bougie; p. ext., rondelle de verre, de métal, etc., légèrement incurvée et percée en son milieu qu'on adapte au bougeoir pour empêcher la bougie de couler plus bas. Un chandelier à deux bobèches (Ac. 1798-1878); bobèche d'argent, de cuivre, de cristal (Ac. 1798-1932) : 1. ... « Puisque c'est la fête d'Eugénie, allumons les flambeaux! » Il [le père Grandet] ôta soigneusement les branches des candélabres, mit la bobèche à chaque piédestal, prit des mains de Nanon une chandelle neuve entortillée d'un bout de papier, la ficha dans le trou, l'assura, l'alluma, ...
Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 41. 2. ... l'appareil le plus commode pour les [les bougies] fixer aux rameaux [du sapin de Noël] est, surmontant une pointe ou une pince, la bobèche mignonne en fer-blanc que cache une collerette de papier blanc découpé, rose ou bleue si l'on use des faveurs.
Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 839. 3. − Tu as encore des ennuis, dit-elle en dérangeant quelque chose sur la cheminée de sa chambre et si brusquement qu'une bobèche dansa et tinta autour d'une bougie.
Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 122. − Arg. ,,Sou truqué`` (Esn. 1966). Bobèches à tronches (ayant deux côtés face) (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.,1896, p. 12): 4. [Pour être sûr d'amener pile, le tenancier d'anglaise lamine deux côtés face et soude deux côtés pile;] les pièces ainsi préparées se nomment bobèches à fleurs.
G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.,1896, p. 12). B.− Au fig. et pop. Tête : 5. Ah! les journalisses, c'qu'ils m'ont fait rigoler! Ils m'faisaient des bobèches d'bigotes d'vant saint Antoine : « Comment qu'ça va, Monsieur? ... »
Benjamin, Gaspard,1915, p. 147. − Perdre la bobèche. S'affoler (Esn. 1966); (La Petite lune, 1878-79, no50, p. 2). Prononc. : [bɔbε
ʃ]. Étymol. ET HIST. − 1. 1335 technol. (L. Delisle, Actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, Rouen, A. Le Brument, 1871); 2. 1878 pop. perdre la bobèche « perdre la tête, s'affoler » (Rigaud cité par Esn.).
1 vraisemblablement de même orig. onomatopéique que bobine*, évoquant une forme enflée et en saillie, avec une finale -èche d'orig. obsc., peut-être sur le modèle de flammèche* de même sphère sém. (FEW t. 1, p. 417b); 2 sans doute dû à l'infl. de bobéchon, qui lui est quelque peu antérieur. STAT. − Fréq. abs. littér. : 42. DÉR. Bobéchon, subst. masc.,technol. (tonnellerie). Petite bobèche à pointe que l'on peut enfoncer dans le bois ou la pierre. Fig. et fam. La tête. Mon nière bobéchon. Moi (A. Delvau, Dict. de la lang. verte, 1866, p. 269). Monter le bobéchon à qqn, se monter le bobéchon. S'illusionner. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965.− 1reattest. 1866 id.; dér. de bobèche1, suff. -on1*, sans doute par infl. d'autres termes désignant la tête comme cabochon*, bourrichon*. |