| BLEUSAILLE, subst. fém. A.− Arg. milit. (XXes.) Une bleusaille. Jeune recrue. La bleusaille. L'ensemble des conscrits : 1. − Inaptes! Ah! T'es encore une « bleusaille »; pisqu'ils d'mandent des bon'hommes, c'est qu'ils s'ront pas regardants. Quand y a pus d'grives, on prend des merles.
Benjamin, Gaspard,1915, p. 120. 2. Tous les jeunes ont parlé ensemble, et Muller a souri « Du diable! s'écrie-t-il. Cette bleusaille me ferait marcher! Très peu pour le laïus, mes petits. »
Genevoix, La Boue,1921, p. 55. Rem. Attesté par Lar. 20e, Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965. B.− Au plur., néol., péj. Gamme de tons tirant sur le bleu : 3. ... ce lotissement était édifié aux confins de l'Île-de-France, là où le paysage s'harmonise dans les gris, les bleusailles argentées et les verts tendres.
Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 310. Rem. Forgé par Cendrars sur le modèle de gris/grisaille. Prononc. : [bløzɑ:j]. Étymol. ET HIST. − 1865 bleuzaille (Littré-Robin); 1900 bleusaille (39einf. dans Esn.).
Dér. de bleu* « conscrit » étymol. II 2, prob. d'apr. bleuse, fém. dial. de bleu (1609-13, Hte-Saône dans Gdf. Compl.) devenu pop. d'apr. Esn.; suff. -aille*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 3. |