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BEAUPRÉ, subst. masc.
MAR. Mât placé plus ou moins horizontalement à la proue d'un bâtiment à voiles. Haubans de beaupré :
Les trois Bretons étaient gabiers. C'était d'abord 216, Kerboul, gabier de misaine. Et puis 315, Le Hello, gabier de beaupré. Le troisième c'était mon frère Yves, chef de grande hune... Loti, Fleurs d'ennui,1882, p. 72.
SYNT. Arc-boutant de beaupré. Arc-boutant qui maintient les galhaubans écartés (cf. J. Galopin, Cours de lang. mar., Matelotage et technol., 1925, p. 54). Bout-dehors ou boute-hors de beaupré. Mât qui prolonge le beaupré (cf. Verne, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 62). Mât de beaupré. Synon. de beaupré (cf. Chateaubriand, Voyage en Amérique, en France et en Italie, 1827, p. 16). Petit beaupré. Petit mât placé verticalement sur le beaupré. Synon. perroquet de beaupré ou mât de perroquet de beaupré (cf. Jal. 1848).
Rem. Lar. 19esignale au sujet du mâtereau : ,,On l'appelait aussi tourmentin, beauprette`` (pour la forme beauprette, cf. aussi dans Nouv. Lar. ill.). Nouv. Lar. ill. admet comme vedette beaupré ou mât de beaupré. Mât de beaupré est mentionné également dans Ac. 1932 et Rob.
Prononc. : [bopʀe]. Durée mi-longue sur [oˑ] fermé dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Étymol. et Hist. 1350 anglo-norm. bosprete « mât placé à l'avant du navire » (Ex. Acc., 25/32 dans MED, s.v. bou-sprēt : En deux bosspretes); 1382 bropié (Comptes du clos des galées de Rouen, 122, Bréard d'apr. Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 140) : Item une poullie croisiee pour le bropié); 1516 mat de beaupré (Ch. Bréard, Doc. relatifs à la mar. norm. aux XVeet XVIes., p. 36). Empr. avec altération pop. d'apr. beau et pré, au m. angl.bouspret, de même sens, étymon que justifie la localisation des 1resattest. fr. L'angl., attesté sous la forme bowsprit dep. 1296 (MED) n'est pas autochtone comme le montre l'apparition tardive de l'angl. bow « proue du navire » (1626 dans NED) et l'hésitation entre les formes bew-, bough-, boe-, bos- (MED, NED) révélant que pour les marins angl. le rapport avec bow n'était pas évident; l'angl. est empr. au b. all. bôchsprêt « beaupré » (Lasch-Borchl.), noté comme apparaissant en 1465, Kluge20, s.v. Bugspriet, mais certainement bien ant., corresp. à l'all. mod. Bugspriet (Bug « proue » et Spriet « livarde »). L'hyp. d'un empr. direct au m. b. all. (Kluge20, 1rehyp.; Behrens D., p. 69 et dans Z. fr. Spr. Litt., t. 39, p. 83; FEW t. 15, 1repart., p. 172, Bl.-W.5) convient moins bien étant donnée la localisation des 1resattest. fr. L'hyp. d'un empr. au néerl. boegspriet (Saggau, p. 74; Fass dans Rom. Forsch., t. 3, p. 499; Valkh., pp. 55-56; Gesch., pp. 252-253; Kluge20, 2ehyp.; Vidos Tecn., p. 36; EWFS2) ne semble pas acceptable étant donné le caractère récent du néerl. non attesté av. 1599 (Kluge20) Fréq. abs. littér. : 45.
BBG. − Behrens D. 1923, p. 69. − Vidos (B. E.). Profilo storico-linguistico dell'influsso del lessico nautico italiano su quelle francese. Archivum romanicum. 1932, t. 16, p. 259.