| BALEINIER, IÈRE, adj. et subst. I.− Adj. Relatif à la pêche à la baleine. Navire, bâtiment, équipage baleinier; industrie baleinière : 1. Les corvettes étaient des navires d'environ 1 200 tonnes en pleine charge auxquels une machine alternative de 2 750 CV assurait une vitesse maximum de 15 nœuds. Leurs plans, étudiés dès le printemps de 1939, avaient été tracés en s'inspirant d'un projet de « chasseur baleinier » dont on extrapola les dimensions.
H. Le Masson, La Mar.,1951, p. 46. II.− Substantif A.− [Désigne une pers.] 1. Marin qui se livre à la pêche de la baleine : 2. ... l'un d'eux [des matelots], un ancien baleinier, nous disait qu'à voir toujours monsieur, madame et le petit garçon voyager ensemble, ça lui rappelait − sauf respect − trois souffleurs de la mer du Nord qui allaient toujours de conserve, le père, la mère et le baleineau.
A. Daudet, Trente ans de Paris,1888, p. 275. 2. Vx. ,,Celui qui vend des fanons de baleine`` (Ac. 1835). Rem. Attesté dans Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, DG. B.− [Désigne une chose] 1. Au masc. Navire équipé pour la pêche de la baleine : 3. Un baleinier moderne. Le Balanea entré en service en 1947, représente un type caractéristique de baleinier moderne : long de 163 mètres, large de 23 m 47 hors tout, il déplace en pleine charge 32 000 tonnes et est propulsé par deux machines alternatives de 8 000 CV lui assurant une vitesse de 11 nd 5.
H. Le Masson, La Mar.,1951, p. 122. 2. Au fém. Embarcation légère, pointue des deux bouts, employée autrefois pour harponner la baleine. − P. anal. Canot de forme analogue utilisé comme embarcation de service des grands bâtiments : 4. Dans l'après-midi, la reine et les princesses s'embarquèrent de nouveau pour retourner à Papeete. Quand elles eurent été reçues avec les honneurs d'usage, je restai les yeux fixés sur les canots nombreux, pirogues et baleinières qui ramenaient leur suite; ...
Loti, Le Mariage de Loti,1882, p. 173. PRONONC. : [balεnje] ou [balenje], fém. [-ε:ʀ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Adj. fin xives. mar. balenghier « (d'un navire) équipé pour la pêche de la baleine » (Froissart, Chron. IX, 68 dans Gdf. Compl. : Yaux estans a l'ancre en l'isle de Wisque, par une nef balenghiere, qui s'estoit emblee en Normendie), attest. isolée; repris au xixes. 1835 (Ac. : Un navire baleinier); 2. subst. masc. 1385, mar. balenier « celui qui pratique la pêche de la baleine » (Litt. remiss. in Reg. 127, ch. 283 dans Du Cange, s.v. balaneria : Lesdiz mariniers furent prins par les Baleniers d'Olonne, et amenez prisonniers à la Rochelle), attest. isolée, repris au xixes. 1845 (Besch.); fin xives. balenghier « navire léger (en gén. équipé pour la pêche à la baleine, servant aussi dans les armées navales) » (Froissart, Chron. I, 235, fo7 dans Gdf. Compl.) − 1545 (Intermédiaire, ibid.), repris au xixes. 1820 (Lav.); spéc. 1832 (F. Raymond, Dict. gén. de la lang. fr., Paris, Pitois-Levrault et Cie, t. 1 : Baleinier [...] Celui qui prépare ou vend les baleines que l'on tire des fanons ou barbes de ces cétacés. Coffre où l'on met les baleines de différentes grandeur et force, qui entrent dans la fabrication des corsets de dames); 3. subst. fém. début xves. mar. balyngere « embarcation légère pour la pêche de la baleine » (Stat. de Henri V, an II dans Gdf. Compl.), attest. isolée, repris au xixes. 1831 baleinière (De Sainson, Souvenirs des Iles des Amis, Revue des deux Mondes, III, 7 d'apr. A. Weil dans R. Philol. fr., t. 45, p. 6).
Dér. de baleine*; suff. -ier*, -ière*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 150. BBG. − Kemma 1901, pp. 45-47. |