| BACCALAURÉAT, subst. masc. A.− Premier grade universitaire conféré à la suite d'un examen (en une ou plusieurs parties) qui termine les études du second degré, et qui donne le titre de bachelier. Baccalauréat ès-sciences, ès-lettres, en théologie, en droit (vx); l'examen du baccalauréat : 1. (Pour la préparation au concours, le lycée Jean de La Fontaine a ouvert une classe préparatoire au certificat d'aptitude. Les limites d'âge sont 18 et 25 ans. Le baccalauréat est exigé.)
L'Enseign. en France, L'Enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, 1, 1950, p. 18. B.− P. méton. (ou ell. de examen). Cet examen lui-même. Préparer le baccalauréat; passer son baccalauréat; être refusé au baccalauréat (Ac. 1932) : 2. Plus tard, en seconde, en rhétorique, ce fut une autre fête pour le pauvre Taciturne qui ne rêvait que poésie et que l'horreur du baccalauréat à préparer n'empêchait pas de lire à droite et à gauche, de forts fragments de la littérature d'alors.
Verlaine,
Œuvres posthumes,t. 1, Souvenirs, 1896, p. 252. Rem. V. aussi bac3, bachot2. PRONONC. ET ORTH. : [bakalɔ
ʀea]. Pt Lar. 1968 transcrit la 3esyll. par [o] fermé (cf. aussi la majorité des dict. hist., excepté DG). Warn. 1968 donne les 2 possibilités de prononc. pour cette syll. avec [ɔ] ouvert ou [o]. Littré note [kk] géminées alors que Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. bacalauréat en simplifiant la consonne double c. ÉTYMOL. ET HIST. − 1680 bacaloreat (Rich. : Bacaloreat. Degré de Bachelier); 1690 baccalauréat (Fur. : Baccalauréat. C'est le premier des degrés qu'on donne dans les Universités pour les sciences de Théologie, de Médecine, de Droit Civil et Canon. Voyez Bachelier); 1762 (Ac. : Baccalauréat. Le premier degré qu'on prend dans une Faculté pour parvenir au Doctorat. Etre examiné pour le Baccalauréat).
Empr. au lat. tardif baccalaureatus « id. » attesté pour le domaine angl., ca 1522 et ca 1549 ds Latham s.v. baccalarius; également sous la forme bacchilaureatus, ca 1592, ibid.; baccalaureatus est prob. issu du croisement de bacchalariatus (1424 ds Du Cange s.v. baccalarii 3, p. 511, col. b) « grade inférieur dans le chœur des chanoines » et de baccalaureus, lui-même altération de baccalare (qui a donné bacheler), puis par chang. de suff. baccalarius (bachelier*); il semble que ce soit en milieu universitaire que s'est faite l'altération plaisante (et aussi sans doute distinctive à une époque qui oppose souvent clergé et chevalerie qui se disputent la suprématie sociale) de baccalarius en baccalaureus, sous l'influence de laureare « couronner de lauriers » (v. Du Cange et Nierm.); il n'est peut-être pas nécessaire, pour expliquer la forme baccalaureus, d'avoir recours à l'attraction de bacca laurea « baie de laurier » d'abord proposée, semble-t-il par Alciat (jurisconsulte italien, mort en 1550) d'apr. Du Cange s.v. baccalarii 3, étant donné que baccalaureus est attesté dep. la 1remoitié du xves. au sens de « jeune homme qui aspire à être chevalier » (v. bachelier étymol. 2epart., ex. de Raoul le Glabre). STAT. − Fréq. abs. littér. : 126. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Cap. 1936. − Foi t. 1 1968. − Prév. 1755. − Réau-Rond. 1951. − Théol. cath. t. 2, 1 1910. |