| BÊTEMENT, adv. A.− Péjoratif 1. D'une manière bête, stupide. Il parle et agit bêtement (Ac. 1798-1935, Besch. 1845) : 1. Dalloz, avec le tact qui le caractérise, s'est mis alors à parler bêtement des choses psychologiques toutes nouvelles, qu'a apportées Dumas fils au théâtre.
E. et J. de Goncourt, Journal,1875, p. 1100. 2. Il compta un à un, bêtement, mécaniquement, les carreaux du dallage.
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 282. 2. [En parlant d'un accident, de la mort] Sans qu'on y découvre un sens, inutilement : 3. ... Elle l'a conquis, rendu fou, puis abandonné pour un autre... Le pauvre Armand a voulu repartir et il est mort, bêtement, dans un accident d'avion...
Maurois, Climats,1928, p. 212. B.− Fam., non péj. 1. Simplement, sans chercher de finesse : 4. ... la morale est qu'il faut s'en tenir bêtement aux principes; ...
J.-J. Ampère, Correspondance,1827, p. 454. 2. Banalement, sans imagination, ni recherche artistique : 5. Le jardin traditionnel de Mataryeh appartient à des coptes; il est soigné, épousseté et composé de plates-bandes bêtement encadrées de buis taillé; ...
Du Camp, Le Nil,1854, p. 52. ♦ Tout bêtement. Tout simplement : 6. Moi, je suis heureux de la petite existence que je me créerai en province, où je succéderai tout bêtement à mon père.
Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 156. ♦ Le plus bêtement du monde : 7. Si je publie, ce sera le plus bêtement du monde, parce qu'on me dit de le faire, par imitation, par obéissance et sans aucune initiative de ma part.
Flaubert, Correspondance,1851, p. 320. PRONONC. : [bεtmɑ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − xives. bestement (d'apr. Vaganay dans Revue des études rabelaisiennes, t. 1, 1903, p. 174 [sans précision de nuance d'emploi]), attest. isolée jusque 1606 (Nicot : Bestement et lourdement); 1743 bêtement péj. (Trév.).
Dér. de bête2*; suff. -ment2*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 325. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 523; xxes. : a) 749, b) 497. |