| BÉCASSINE, subst. fém. A.− 1. Oiseau migrateur voisin de la bécasse, mais d'une taille inférieure à cette dernière, dont il se distingue également par l'absence de plumes sur la partie inférieure du tarse, et par des formes plus élancées. Une compagnie de bécassines : 1. ... souvent aussi son hélice battit les eaux des grandes rivières, en réveillant les oies, les canards, les bécassines, les sarcelles, et tout ce monde emplumé des humides parages.
Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 77. SYNT. (désignant des variétés de bécassine). Bécassine ordinaire (Brard 1838, Guérin 1892); bécassine double, royale, grande bécassine (Baudr. Chasses 1834, Guérin 1892, Burn. 1970); bécassine sourde, petite bécassine, dite encore bécassine muette, jacquet, bécot2*, bécasson* (Bouillet 1859, Lar. 19e, Burn. 1970). − Loc. fig. Tirer (à) la bécassine. ,,Expression familière qui signifie qu'un joueur a d'abord caché sa force à un jeu quelconque pour engager un joueur moins fort à jouer contre lui`` (Besch. 1845). 2. P. ext. Bécassine-chevalier. ,,Sous-genre de l'ordre des échassiers, ainsi appelés, parce que les passereaux qu'ils renferment sont de véritables chevaliers à becs de bécassine`` (Besch. 1845). Synon. bécassine grise (Guérin 1892). 3. Au fig., péj. Femme stupide ou ridicule : 2. [Le duc à M. de Tallard] − Puis, nous monterons à cheval tous les deux (...) Nous irons rendre visite aux deux vieilles bécassines d'Anvers, qui s'épanouiront de te voir...
J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile,1943, p. 57. Rem. Peut aussi s'employer comme adj. dans ce sens (cf. Rob. Suppl. 1970, s.v. bécasse). B.− [P. anal. de forme] Nom vulgaire de plusieurs poissons et coquillages (cf. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré).Bécassine de mer. ,,Nom donné aux poissons du genre orphie, par allusion à la forme allongée de leur bouche`` (Besch. 1845). PRONONC. ET ORTH. : [bekasin]. Pour la graph. avec 2 c dans Fér. 1768, cf. bécasse et Brillat-Savarin, Physiol. du goût, 1825, p. 334. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1552 ornith. becquassyne (A. Legrelle, Journal de la dépense faite pendant le mois de décembre 1552 par Françoise de Brézé et son train, p. 121 : ... a luy, pour ij becquassynes, vijs.vjd); forme beccassine dep. Nicot; 1740 (Ac. : Tirer la bécassine [...] Tromper au jeu, en cachant son habileté et sa force); 1943 « pers. niaise », supra ex. 2; 2. 1838 ichtyol. et conchyologie (Ac. Compl. 1842).
Dér. du rad. de bécasse*; suff. -ine*; le sens de « pers. niaise » est peut-être lié au nom de l'héroïne bret. de bandes dessinées − due à Maurice Longuereau et J.-P. Pinchon − dont les premières aventures furent publiées à partir de 1905 dans la Semaine de Suzette. STAT. − Fréq. abs. littér. : 31. |