| AUMÔNERIE, subst. fém. RELIG. et HIST. A.− Usuel 1. Service assuré par un aumônier dans un établissement, un corps d'armée : 1. − Je ne fais plus de cours à l'Institut Catholique; je suis refoulé dans une aumônerie : une première messe à six heures du matin... Je confesse les sœurs, je confesse les bonnes dont s'occupent les sœurs...
Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 443. 2. Administration centrale s'occupant d'un service déterminé d'aumôniers. Aumônerie de la marine, aumônerie militaire. Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr. 3. Lieu où s'exerce le service de l'aumônerie. Rem. Attesté ds ces mêmes dict. et ds Guérin 1892. B.− HISTOIRE 1. Bénéfice claustral dont le titulaire devait distribuer des aumônes fixes chaque année. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. 2. Endroit spécial, bâtiment ou salle, destiné à la distribution des aumônes, dans une abbaye (cf. Chabat 1881) : 2. Nous énumérons ici tout ce qu'on doit étudier pour connaître les diverses parties de ce grand ensemble [une grande abbaye] : (...) 29eAumônerie pour distribuer des vivres et de l'argent... [etc.].
A. Lenoir, Archit. monastique,t. 1, 1852, p. 45. 3. Grande aumônerie (de France). Office de grand aumônier; sa demeure; l'ensemble de son personnel, son administration : 3. Messieurs les gens du roi, entre la chancellerie et la grande aumônerie, n'ont pas besogne faite, et sont en peine souvent.
Courier, Pamphlets polit.,Gazette du village, 1823, p. 185. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [omonʀi] ou [ɔ-]. Pt Rob. donne les deux possibilités de prononc. (à ce sujet cf. aumône et augmenter). Passy 1914 transcrit [oˑ] fermé mi-long pour la 1resyll. et [ɔ] ouvert pour la 2e; Barbeau-Rodhe 1930 note également [o] pour la 1remais admet pour la 2esoit [oˑ] fermé mi-long, soit [ɔ] ouvert. Cf. aussi Harrap's 1963 : [o] ou [ɔ] pour la 2e. Pour l'hésitation entre [o] et [ɔ] à la 2esyll., cf. aumône. 2. Hist. [o] fermé pour les 1reet 2esyll. ds tous les dict. hist. Fér. 1768 note les 2 [o] brefs et écrit aumonerie. Fér. Crit. t. 1 1787 met une durée sur la 2eet la 4esyll. (cf. aussi Gattel 1841). Land. 1834 marque d'une durée la 1re, la 2eet la 4e, Nod. 1844 et Littré la 1reet la 2e, Fél. 1851 seulement la 1re. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1190 « office claustral affecté à la distribution des aumônes » (Thomas le Martyr, 55 ds Gdf. Compl. : De l'apostolie esteit frere Franc mult privez, Et a s'ausmonerie esteit li aturnez; En sun servise esteit nuit e jur aprestez); 2. 1823 (Boiste : Aumonerie : [...] charge d'aumonier).
Dér. de aumône*; suff. -erie*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 11. BBG. − Baldinger 1950, p. 187. − Chabat 1881. − Le Clère 1960. |