| ASSÈCHEMENT, subst. masc. Action d'assécher et résultat de cette action : 1. Un écrivain catholique me parle avec scepticisme des miracles de la Bible. En ce qui concerne le passage du Jourdain à pied sec, on a constaté, il y a quelques années, qu'un tremblement de terre avait asséché le lit de ce fleuve pendant plusieurs jours. Je me retiens pour ne pas lui dire qu'il parle comme Renan, car un asséchement du Jourdain qui vient à l'heure où cela est non seulement nécessaire, mais urgent, offre une furieuse ressemblance avec un miracle.
Green, Journal,1946, p. 74. − Au fig. : 2. J'appelle pauvreté l'état d'un homme qui ne possède rien de ce qui fait l'aisance de la vie et qui souffre, réduit dans son état, privé du nécessaire et de l'indispensable superflu (...) et, toute ambition étant tranchée autour de lui, l'état d'un homme sans racines à qui seulement sont permises les prévisions de son assèchement et de sa mort.
Giono, Poids du ciel,1938, p. 254. − Spéc., TECHNOL. (agric.). Action de sécher : 3. ... les fermiers normands se servent du malaxeur rotatif pour achever le délaitage et l'asséchement du beurre avant sa mise en mottes.
A.-F. Pouriau, La Laiterie,1895, p. 348. Rem. On rencontre dans la docum. le synon. asséchage, subst. masc. (Littré, 1863; dér. de assécher*, suff. -age*). PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [asε
ʃmɑ
̃]. 2. Forme graph. − Ac. 1932, Dub., Pt Rob. et Pt Lar. 1968 écrivent assèchement avec è accent grave. Rob. enregistre asséchement avec é accent aigu. La majorité des dict. hist. notent é (même s'ils transcrivent [ε] ouvert comme Littré et DG). Seuls Besch. 1845 et Guérin 1892 écrivent è. Au sujet des graph. é et è, cf. abrégement. − Asséchage. Seule transcr. ds Littré : a-sé-cha-j'. ÉTYMOL. ET HIST. − 1549 cont. méd. « action d'assécher, état de ce qui est asséché » (Tagault, Inst. chir., p. 122 ds Gdf. Compl. : Assechement de tout le corps).
Dér. de assécher* au propre; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 10. BBG. − Burn. 1970. − Chabat t. 1 1875. |