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ARTÈRE, subst. fém.
A.− ANAT. Chacun des vaisseaux qui, partant des ventricules du cœur, distribuent le sang dans toutes les parties du corps :
1. L'étude du cardiogramme normal nous permet de comprendre le fonctionnement du cœur. Pendant la diastole, les oreillettes et le ventricule, décontractés, se remplissent du sang arrivé par les veines. Puis la contraction des oreillettes presse sur le sang et le chasse dans le ventricule. Celui-ci se contractant à son tour, expulse le sang vers le bulbe artériel et les artères. H. Camefort, A. Gama, Sc. nat.,1960, p. 195.
SYNT. a) Artère aorte, axillaire, carotide, cérébrale, cervicale, faciale, fémorale, lombaire, mammaire, spinale, vertébrale. b) Battement, blessure, dilatation, lésion, ulcération des artères.
P. métaph. :
2. On peut dire que ces trois courants [de la littérature] divers, ou rapprochés sans se confondre, traversèrent dans toute son étendue la Restauration, et la fertilisèrent régulièrement, comme en étant les artères principales. Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe,1860, p. 35.
3. En portant ce coup aux bailleurs de fonds l'auteur de la France juive touchait juste, frappait le régime aux sources mêmes de la vie, en pleine artère. Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 196.
Expr. On a l'âge de ses artères.
B.− P. anal. Grande voie de communication :
4. L'état s'est réservé en effet le droit absolu d'établir de nouvelles lignes parallèles à toutes celles qu'il a déjà concédées et leur faisant concurrence. Il pourrait légalement par exemple, s'il le voulait, créer une grande artère traversant la France de Dunkerque à Marseille et doublant le Nord et le Lyon. H. Chardon, Les Trav. publ.,1904, p. 260.
5. ... les passages souterrains (...) aux portes de Paris, permettent aux véhicules circulant sur la rocade dite « des boulevards militaires » d'éviter les courants de circulation qui empruntent les artères radiales de la capitale. J. Thomas, La Route,1951, p. 313.
En partic. Voie de communication fluviale :
6. Tout cela n'a été possible ou n'avait du moins atteint son apogée que par la création de cette artère fluviale centrale qui réunit deux métropoles : ... J. Brunhes, La Géogr. humaine,1942, p. 228.
Rem. Néol. pour DG.
PRONONC. : [aʀtε:ʀ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1213 « vaisseau qui conduit le sang du cœur à différentes parties du corps » (Faits des Romains, L. F. Flutre, Vocab. ds Romania, t. 65, p. 482 : Li dieu voelent ceste chose atorner a bien, que il n'ait point de verité en chose que les veines et les arteres de cest pormon demostrent!); 2. 1552 Artère aspre « conduit qui mène l'air aux poumons » (Rabelais, IV, 30 ds Hug. : [Quaresmeprenant a] l'aspre altere comme un gouet); 1611 trachée artère (Cotgr.); 3. 1831 au fig. « voie de communication importante d'une zone urbaine » (V. Hugo, N.-D. de Paris, III, 2 ds Rob. : les deux rues mères, les deux rues génératrices, les deux artères de Paris. Toutes les autres veines de la triple ville venaient y puiser ou s'y dégorger). Empr. au lat. arteria (lui-même empr. au gr. α ̓ ρ τ η ρ ι ́ α, de même sens), attesté dep. Cicéron au sens 1 (Nat. Deor., 2, 138 ds TLL s.v., 686, 20), et au sens 2 aspera arteria (ibid., 2, 136, ibid., 686, 82).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 027. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 433, b) 904; xxes. : a) 466, b) 672.
BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Baulig 1956. − Biol. t. 1 1970. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Canada 1930. − Chevallier 1970. − Criqui 1967 →. − Delorme 1962. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 57, 95. − Lacr. 1963. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1824. − Privat-Foc. 1870. − Quillet Méd. 1965. − Rog. 1965, p. 109.