| ARRIÈRE-GOÛT, subst. masc. A.− Souvent péj. Goût que laisse dans la bouche un aliment, une boisson, différent de la sensation d'abord éprouvée : 1. ... dans le même acte de gutturation, on peut éprouver successivement une seconde et même une troisième sensation, qui vont en s'affaiblissant graduellement, et qu'on désigne par les mots, arrière-goût, parfum ou fragrance; de la même manière que, lorsqu'un son principal est frappé, une oreille exercée y distingue une ou plusieurs séries de consonnances, dont le nombre n'est pas encore parfaitement connu. Ceux qui mangent vite et sans attention ne discernent pas les impressions du second degré; ...
Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 45. Rem. Pour Ac. 1798 ,,Il ne se prend jamais en bonne part.`` D'autres dict. notent qu'il est pris le plus souvent en mauvaise part (Ac. 1835-1932). B.− Au fig. Souvenir, état affectif, impression, sentiment qui persiste ou qui naît après le fait qui l'a provoqué : 2. Tout retrouver, c'est tout regretter. Il y a dans ce retour au réel toutes sortes d'arrière-goûts amers. On est mieux, et pire.
Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 401. 3. Son horreur du raisonnement abstrait, sa politesse surannée, l'imperceptible arrière-goût de cynisme de ses phrases consciemment fleuries, tout en lui était fait pour leur plaire.
Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 233. Rem. 1reattest. 1798 (Ac.); composé de arrière-* et de goût*. PRONONC. : [aʀjε
ʀgu]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 56. BBG. − Mont. 1967. |