| ARMOIRIES, subst. fém. plur. HÉRALD. Ensemble des emblèmes consacrés par l'art héraldique et constitués par des signes en couleur, distinctifs et symboliques, attribués à des familles nobles des villes, des peuples, des corporations, etc. plus rarement à des individus : 1. La compagnie s'est un peu calmée lorsque le comte de Versterbourg a dit que le Président était allié aux plus grandes maisons de la Cour; mais la satisfaction a été complette lorsqu'il a ajouté que la qualité de Président donnait le droit de mettre sur ses armoiries un manteau pareil à celui des ducs, et que l'écusson de la Duchesse conserverait ce brillant attribut.
Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1834. 2. Ce splendide costume, où se jouait la lumière, semblait glacé de flamme à tous ses plis. L'homme qui le portait avait sur la poitrine ses armoiries brodées de vives couleurs : un chevron accompagné en pointe d'un daim passant.
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 486. 3. ... à l'instar des nobles elles avaient leurs armoiries : celle-ci, d'azur à l'aigle d'or, bordées de sinople et papillonnées d'argent; celle-là, de vair, semées de coupes d'or; cette autre, d'or, semées d'aigles noires; cette autre encore, de vair, frétées de campanelles; ...
Faral, La Vie quotidienne au temps de saint Louis,1942, p. 63. 4. M. Rezeau, depuis quelque temps, est tout à fait mordu pour la science de D'Hozier. Exactement depuis qu'il a découvert que nous descendions des barons De Cherbaye et de cette autre famille qui portait le nom curieux de De Tanton et avait droit à ces prodigieuses armoiries : d'azur à deux fleurs de lis et demie.
H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 143. Rem. Armoiries désigne proprement les signes héraldiques peints sur les armes, c'est-à-dire sur le bouclier, l'écu, la cote d'armes. Puis il désigne les emblèmes figurés sur un écu symbolique (écu armorial), de là l'emploi du mot armes dans le sens d'armoiries. Armoiries convient seul, quand on parle de ces signes en général. Le mot armes convient mieux quand il s'agit d'armoiries particulières (d'apr. Sardou 1877). Par ailleurs ,,il est sensible que le mot armes ne doit pas être employé dans le sens d'armoiries, toutes les fois qu'il formerait équivoque. Ainsi le blason est la science des armoiries et non celle des armes : en général, armoiries est le mot propre de la science; armes, celui de l'usage commun.`` (Guizot 1864). PRONONC. ET ORTH. : [aʀmwaʀi]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 2esyllabe du mot. Littré signale que ,,La véritable orthographe serait armoierie, qui vient de l'ancien verbe armoier, signifiant faire la guerre et armorier.`` ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1304 sing. « ensemble des armes peintes aux emblèmes du porteur » (Ciperis, Richel. 1637, fo68 rods Gdf. : Se mandes ad ce prince journee arrengnie D'un chevalier armé de toute armoierie); xives. plur. « id. » (J. Froissart, Chron., I, 473 ds Gdf. Compl. : Et resplendissoit li solaux en ces armoiriez, tant que c'estoit grans depors de l'imaginer et veoir).
Dér. de l'a. fr. armoyer (armorier*); suff. -erie*; v. aussi armoirié. STAT. − Fréq. abs. littér. : 203. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 358, b) 508; xxes. : a) 212, b) 157. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Blanche 1857. − Bouillet 1859. − Chabat t. 1 1875. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Laborde 1872. − Leloir 1961. − Lep. 1948. − Le Roux 1752. − Noter-Léc. 1912. − Pissot 1803. − Plais.-Caill. 1958. − Spr. 1967. − St-Edme t. 1 1824. − Viollet 1875. |