| APÂLIR, APPÂLIR, verbe trans. Vx, région. Rendre pâle : 1. Mais au crépuscule, surtout, quand les tisons de l'âtre consumés ne formaient plus entre les landiers, qu'un tas ardent de braise rouge, quand la nuit lentement appâlissait tout, depuis les roses bleues du tapis gris de lin, jusqu'aux fronces de satin bleu clair des tentures et du plafond, soudain les larmes lui [Claribel] débordaient...
Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 80. − Emploi pronom. Devenir pâle; pâlir : 2. De ses cheveux retroussés [d'Emma] il descendait une couleur brune sur son dos, et qui, s'apâlissant graduellement, peu à peu se perdait dans l'ombre.
Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 113. 3. De l'office inouï que célèbre l'Amant, [à l'orgue]
D'ailleurs elle [l'amante] ne semble aucunement surprise;
Et de l'aube déjà la pellicule grise
S'appâlit sur l'azur vidé du firmament.
R. de Montesquiou, Les Hortensias bleus,1896, p. 185. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1170-71 « devenir pâle » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. Foerster, 543, var. ms. de Turin : La reine garde s'an prant Et voit l'un et l'autre savant Descolorer et apalir) − 1611, Cotgr.; qualifié de V. lang. par Ac. Compl. 1842; 2. 1295 « rendre pâle » (Bibl. hist., Maz. 532, fo199c ds Gdf. : Ne faites mie aussi com li tristre ypocrite qui apalissent leur visages pour chou qu'il sanlechent as homes qu'ils junent) − 1611, Cotgr.; repris par Lar. 19e.
Dér. de pâlir*; préf. a-1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Plowert 1968 [1888]. − Rheims 1969. |