| * Dans l'article "ANTENNE,, subst. fém." ANTENNE, subst. fém. A.− MAR. Longue vergue inclinée servant à soutenir la voile triangulaire de certains bateaux : 1. Enfin on reconnut la trirème d'Hamilcar. Elle s'avançait d'une façon orgueilleuse et farouche, l'antenne toute droite, la voile bombée dans la longueur du mât, en fendant l'écume autour d'elle ...
Flaubert, Salammbô,t. 1, 1863, p. 115. 2. Je ne puis m'attarder à vous communiquer tout ce qui m'amusait, m'attachait, me fascinait sur les quais du port; à vous décrire, par exemple, quelques-uns de ces bateaux comme il n'en existe plus guère, ces types séculaires (...) qui avaient la proue grêle et bizarrement dessinée, qui portaient de très longues antennes, d'un jet vif comme un trait de plume...
Valéry, Variété 3,1936, p. 238. − MAR. MILIT. Bâtiment en antenne. Navire placé à l'avant ou à l'arrière d'une ligne de combat. ♦ P. anal., MÉD. MILIT. Antenne chirurgicale. Bloc chirurgical avancé, chargé de donner, immédiatement derrière le front, les soins d'urgence aux blessés; p. ext. bloc chirurgical de premier secours placé en bordure d'un grand axe de circulation automobile : 3. Mllede Galard se trouvait à l'antenne chirurgicale lorsque le colonel parachutiste Langlais vint annoncer que les défenseurs résisteraient jusqu'aux dernières munitions (...) quand les Vietminhs se présentèrent à l'antenne installée dans les abris, sous terre, ils furent accueillis à l'entrée de l'abri par le commandant médecin Gauvin...
Combat,26 mai 1954, p. 5, col. 2. ♦ P. ext., TECHNOL., COMMUN., etc. Tout élément secondaire détaché par un organe central. B.− ZOOL. (p. réf. au sens A). Organe sensoriel articulé situé sur la partie antérieure de la tête de certains animaux, principalement des insectes et des crustacés : 4. L'insecte, dont le corps est revêtu d'écailles insensibles, a des antennes où réside l'organe du toucher, ou peut-être de l'odorat, qui dirige ses mouvements de progression.
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 263. 5. ... elles aiment à travailler dans une obscurité presque complète, où elles se dirigent à l'aide de leurs yeux à facettes ou peut-être de leurs antennes, qu'on suppose le siège d'un sens inconnu qui palpe et mesure les ténèbres.
Maeterlinck, La Vie des abeilles,1901, p. 41. ♦ Antennes jaunes. Maladie des abeilles qui a pour effet de colorer leur tête en jaune. − P. métaph. : 6 Les trams a trolley filaient sans corner, jetant au ciel plombé les étincelles de leur antenne...
R. Martin du Gard, Les Thibault,le Cahier gris, 1922, p. 638. 1. P. anal. Tige métallique de forme variable, servant à capter ou à diffuser les ondes électro-magnétiques et utilisée dans les télécommunications : 7. L'un d'eux [un junker] virait encore, et les internationaux voyaient distinctement son antenne de T.S.F., et son mitrailleur arrière de profil au-dessus de la carlingue.
Malraux, L'Espoir,1937, p. 521. 8. C'est fini les enfants qu'on lave à la fontaine
Tandis que chante sous un ciel tissé d'antennes
La radio des bricoleurs dans les corons.
Aragon, Le Crève-cœur,Enfer-les-mines, 1941, p. 48. SYNT. Antenne de réception ou réceptrice, d'émission ou émettrice, collective, individuelle, intérieure, télescopique. − P. méton. Émetteur radiophonique ou chaîne de télévision : 9. Aux termes de la concession, les émissions de nature politique sont interdites sur les antennes de radio Andorra et la station ne transmet pas les bulletins d'informations.
M. Weinand, Quelques aspects de la public. radiophonique,1964, p. 33. SYNT. Avoir, prendre, rendre l'antenne; passer sur l'antenne; diffuser sur les antennes; temps d'antenne; droit à l'antenne. 2. P. métaph. Sens aigu qui permet à une personne de deviner, sans indices précis, une situation, un sentiment, etc. Avoir des antennes; doué d'antennes : 10. Je gis au fond d'un noir et doux sommeil. Mes oreilles veillent seules et s'orientent, antennes sensibles, vers les bruits vagues de portes et de sonnettes.
Colette, Sept dialogues de bêtes,1905, p. 140. 11. D'un air souriant, dédaigneux et vague, tout en faisant la moue avec ses lèvres serrées, de la pointe de son ombrelle comme de l'extrême antenne de sa vie mystérieuse, elle [Mmede Guermantes] dessinait des ronds sur le tapis, ...
Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 206. 12. Il est des gens dont la conversation et le silence même sentent l'ail, l'échalote, le renfermé et pis encore, et d'autres qui embaument le lis et la violette. Vous subodorez leur intérieur d'âme. Ce sont là des embryons de facultés, des antennes rudimentaires, des indices qui nous permettent de concevoir ce que peuvent être ces aptitudes extraordinaires qu'il faut bien que nous constations, de-ci de-là, chez quelques êtres clairsemés.
Barrès, Mes cahiers,t. 13, 1921, p. 124. − Néol. Avoir des antennes dans un lieu. Y avoir des sources de renseignements (cf. Dub.).Être l'antenne de qqn. Lui servir de guide dans un certain domaine en lui fournissant les renseignements nouveaux. DÉR. Antenné, antennifère, antenniste, zool. Muni d'antennes. ,,(...) les arachnides, antennistes ou du second ordre, sont fortement distinguées des autres, leur sont très-inférieures en progrès d'organisation, et se rapprochent considérablement des insectes (...)`` (Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 182).Enregistrés tous les 3 par Lar. 19eet Guérin 1892; antenné et antennifère ds les Lar. ultérieurs. Du rad. de antenne, suff. -é*, -fère*, -iste*. PRONONC. : [ɑ
̃tεn]. Passy 1914 transcrit [ɑ
̃
ˑ] mi-long. D'apr. Fér. 1768, cette voyelle est longue. Enq. : /ãte-n/. − Dér. Antenniste. Seule transcription ds Land. 1834 : an-tên-niste. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1200-1206 mar. antaine « longue vergue soutenant une voile latine » (R. de Clary, Prise Constantinople, éd. Hopf, 44 ds T.-L. : les antaines qui portent les voiles des nes); 1409 antenne (J. Bouciquaut, Livre des faits, 1repart., chap. 32 ds Jal1); 2. p. anal. 1712 entomol. « appendice sensoriel de certains animaux » (Maraldi, Mém. Ac. des Sc., p. 316 d'apr. Trév. 1752 : Une partie des cornes ou antennes, dont la longueur est séparée en deux également par un article, change, la partie la plus éloignée de la tête étant la première, ensuite la plus prochaine); av. 1814 ichtyol. (Bernardin de Saint-Pierre, Études de la nature ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3, p. 277a); 3. p. ext. xxes. phys., supra.
Empr. au lat. antemna mar. au sens 1 (Plaute, Trin., 837 ds TLL s.v., 151, 75); 2 lat. médiév., xves. appliqué par Théodore Gaza aux cornes des insectes d'apr. DG. STAT. − Antenne. Fréq. abs. littér. : 247. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 269, b) 357; xxes. : a) 268, b) 467. Antenniste. Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Arnaud 1966. − Bailly-Roche 1967. − Bach.-Dez. 1882. − Barb.-Cad. 1963. − Barber. 1969. − Baudr. Pêches 1827. − Bouillet 1859. − Cham. 1969. − Colas-Cab. 1968. − Électron. 1963-64. − Fromh.-King 1968. − Galiana Astronaut. 1963. − Galiana Déc. sc. 1968. − Giraud-Pamart 1971. − Giteau 1970. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Laitier 1969. − Le Clère 1960. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1824. − Pollet 1970. − Privat-Foc. 1870. − Sc. 1962. − Schmidt (H.). Fr. vivant. Rech. lexicol. Praxis 1969, t. 16, no3, pp. 331-332. − Séguy 1967. − Soé-dup. 1906. − Uv.-Chapman. 1956. − Will. 1831. |