| AMANDIER, subst. masc. A.− BOT. Arbre qui produit les amandes, appartenant à la famille des rosacées, à fleurs blanches ou rosées poussant notamment dans les régions viticoles : 1. Oh! c'est parfaitement elle, rose et pudique, merveilleuse comme un amandier en fleur, en attendant!
J. Laforgue, Moralités légendaires,1887, p. 187. 2. Comme je suis plus à l'aise en Provence, dans la Provence montagnarde que je connais et qu'il n'est pas absurde d'assimiler au Péloponèse! Ici comme là-bas, circulent des ruisselets, le plus souvent desséchés. Des soins séculaires ont créé sur ces versants arides des petits champs en terrasse, des vergers d'amandiers, d'oliviers et de vignes, mais qui se perdent bientôt dans les ronces et la broussaille, et la montagne s'achève quasi nue. C'est vraiment le Péloponèse, tel que je le vis au printemps, quand mon mulet me promenait à travers ses maigres buissons, à travers ses friches pierreuses, interminables.
M. Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 256. 3. Au bord de la Méditerranée, la meilleure orge du monde pousse toujours dans les parages de Gaza. Les orangers, les amandiers et les vignes n'ont pas abandonné la plaine du Saron. Au pied de Nazareth, la campagne d'Esdrelon produit encore en abondance le sésame et le blé.
J. et J. Tharaud, L'An prochain à Jérusalem,1924, p. 134. 4. Je suis ici à la Noël pour regarder s'endormir la terre, j'y reviens au printemps quand fleurissent les amandiers et que s'ouvrent les yeux de la vigne, j'y suis encore pour les moissons et les vendanges. Que ne sais-je me perdre dans l'être, m'oublier.
J. Guéhenno, Journal d'une« révolution », été 1938, p. 124. Rem. Syntagmes amandier commun, amandier à fleurs doubles, amandier de Géorgie, amandier nain de Chine (Gressent, Traité complet de la création des parcs et des jardins, 1891), amandier satiné ou du Levant (Privat-Foc. 1870), amandier pêcher, amandier à rameaux (Codex Medicamentarius Gallicus, 1908), amandier saule, amandier de Sibérie (J.-J. Baudrillart, Nouveau manuel forestier, trad. de Burgsdorf, 1808). B.− Au fig. 1. P. anal. avec la naissance des fleurs d'amandier. Produit remarquable : 5. Ce sont les amandiers en fleurs des jeunes imaginations (les contes)...
J. Lorrain, Sensations et souvenirs,Les Contes, 1895, p. 233. 2. Arg. de théâtre. Amandier fleuri. Régisseur (coméd. 1865), cf. Esn. 1966. Prononc. : [amɑ
̃dje]. Passy 1914 indique une demi-longueur pour [ɑ
̃]. Pour Littré, ,,l'r ne se lie jamais : un amandier en fleurs, prononcez un a-man-dié en fleurs.`` Étymol. ET HIST. − Ca 1150 bot. alemandier « amygdalus communis L. » (Thèbes, éd. Constans, 2680 ds T.-L. : Cyprès, aubours, alemandiers), forme encore en usage en m. fr.; 1372 id. amandier « id. » (J. Corbichon, Propriétés des choses, XVII [éd. 1522] ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 109 : Le vieil amandier, quant il est bien labouré porte plus de fruict que le nouveau).
Dér. de amande*; suff. -ier*; forme alemandier, dér. de alemande, forme anc. de amande*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 132. BBG. − Bél. 1957. − Bible 1912. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Chabat t. 1 1875. − Esn. 1966. − Fér. 1768. − Lar. méd. 1970. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865. − Privat-Foc. 1870. − Rolland (E.). Flore populaire ou Histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et le folklore. 5. Paris, 1967, p. 265. |