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ACHALANDER, verbe trans.
A.− Emploi trans., vx. Pourvoir de clientèle, procurer des chalands, des clients (à) :
1. Chacun de nous prend cinq ou six mille francs sur sa part pour acheter un petit fonds de limonadier que nous avons en vue, et que monsieur voudra bien achalander en disant un petit mot, dans son bulletin, de mon talent pour faire des glaces. V. de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 1, 1811, p. 262-263.
2. Sautelet, le libraire, l'un de mes amis, est un très drôle de corps. Depuis qu'il a ouvert son commerce, il se sert avec beaucoup d'adresse de ses amis, qui sont presque tous dans les lettres, pour achalander sa boutique et y faire vendre tout ce qui paraît de nouveau, tout ce qui peut flatter le goût et les idées à la mode. E.-J. Delécluze, Journal,1826, p. 341.
Iron. (cf. inf. B, rem.) :
3... ces ventes de charité où des femmes du monde se divertissent à tenir, au bénéfice des pauvres, de petites boutiques élégantes, achalandées par leurs beaux yeux. O. Feuillet, Un Mariage dans le monde,1875, p. 121.
Au fig. [En parlant d'un magasin ou d'un lieu public] ,,Procurer la vogue.`` (Littré).
B.− Emploi pronom. Se remplir de chalands :
4. Ma tante Démarest habitait boulevard Saint-Germain, à peu près en face du théâtre Cluny (...); comment ma tante, avec ses goûts et ses principes, avait-elle été choisir ce quartier? entre le boul'mich' et la place Maub', à la tombée du jour, le trottoir commençait de s'achalander. A. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 485.
Rem. Besch. 1845 ajoute : ,,Se dit quelquefois en badinant d'une personne qui a beaucoup d'intrigues. Ce jeune homme, cette jeune fille, s'achalandent bien.``
Prononc. − 1. Forme phon. : [aʃalɑ ̃de], j'achalande [ʒaʃalɑ ̃:d]. 2. Dér. et composés : achalandage. Cf. chaland.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1383 achalandé « fréquenté par les chalands (d'un commerçant) » sens passif (Lettre de grâce, Delboulle ds Quem. : Le dit exposant estoit mieulx accoursez, c'est assavoir mieulx achalandez); b) 1549 « fournir de chalands » (Estienne, Dict. fr.-lat. : Achalander, voyez chaland : que le picard dit calland, semble venir de Κ α λ ω ̃, id est voco, car les marchands appellent ceulx qui passent pour leur vendre et appellent leurs chalans ceulx ausquels ils ont coustume de vendre) sens considéré comme fam. au xviies. (1689, A. de Boisregard, Refl., 21 ds Brunot t. 6, 1, p. 590 : Il n'y a guères que le peuple qui parle de la sorte; on dit accrediter [mettre en réputation]; l'accent paraît alors mis de préférence sur la cause, une boutique ayant beaucoup de chalands grâce à sa bonne réputation) et comme vieilli par Lar. encyclop. et Dub.; c) de là au fig. « mettre en vogue » (Mmede Sévigné, 913 ds DG : Nous aimons fort la manière de prêcher de notre ami; il n'est pas encore bien achalandé); 2. début xxes. p. méton., achalander est empl. au sens de « fournir de marchandises », malgré l'oppos. des lexicographes et des grammairiens (Quillet 1946 : Achalandé ne doit en aucun cas prendre le sens de « bien approvisionné » qu'on lui donne souvent abusivement). C'est cependant le sens qui connaît actuell. la plus grande vitalité. Dér. de chaland* 3; préf. a-*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 11.
BBG. − Baudhuin 1968. − Clerc (G.). Courrier des lecteurs. Vie Lang. 1961, no106, p. 56. − Cohen (M.). Toujours des regards sur la langue française. Paris, 1970, p. 42. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 55. − Hanse 1949. − Kuhn 1931, p. 215. − Rigaud (A.). Le style d'ordinateur. Vie Lang. 1967, no187, pp. 594-597. − Romeuf t. 1 1956. − Thomas 1956. − Les Travaux de l'Académie française. Déf. Lang. fr. 1965, no27, p. 4.