| ACCEPTABILITÉ, subst. fém. A.− Ensemble des conditions qui rendent quelque chose acceptable : 1. Il y a chez Ruskin un peu de ce que Chesterton marque chez Carlyle, à savoir qu'il croit dans la vérité de son message, mais non point dans son acceptabilité; mais chez Ruskin, sur ce dernier point, c'est plutôt un doute qu'il tend à étouffer dès qu'il le devine poindre et qui lui aussi ajoute à l'autoritarisme du ton...
Ch. Du Bos, Journal,janv. 1924, p. 15. B.− Emplois techn. − LING. [En gramm. générative] Ensemble des conditions concrètes de réalisation qui font qu'un énoncé est conforme à l'usage naturel d'une langue donnée : 2. Le degré d'acceptabilité d'une phrase − son degré « naturel » − semble ne pas pouvoir être traité en termes de règles particulières de la grammaire, ni en termes du nombre d'applications de telle ou telle règle (...); [il] semble plutôt être fonction d'une certaine complexité « globale » de la phrase...
N. Ruwet, Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, 1967, p. 387. − SOCIOL. [En parlant d'une pers.] Capacité psychol. variable que présente un individu pour accorder, une fois sorti de son groupe, sa confiance à un autre groupe et être accepté de lui : 3. Malgré toutes les difficultés que l'on rencontre dans le traitement statistique des faits sociométriques, on peut néanmoins s'appuyer sur l'analyse de très nombreux cas individuels pour admettre la conclusion de Northway « : Le score d'acceptation d'un individu mesuré dans un groupe est un index digne de confiance pour la prévision d'un score d'acceptation qu'il obtiendra dans un autre groupe assez semblable (culture, âge). C'est-à-dire que son score d'acceptation est une mesure qui exprime une caractéristique psychologique appelée acceptabilité ».
G. Bastin, Les Techniques sociométriques,Paris, P.U.F., 1966, p. 112. Prononc. : [aksεptabilite]. Étymol. ET HIST. − 1866 « qualité de ce qui est acceptable » terme gén. Proudhon ds Lar. 19es.v. : L'entrepreneur n'a plus à s'occuper de l'argent; il ne s'agit pour lui que d'établir sa propre productivité; autrement dit l'acceptabilité de ses produits.
Dér. de acceptable*; suff. -ité*. (Cf. lat. médiév. acceptabilitas « qualité de ce qui est acceptable » ds Albert le Grand, De sacramento eucharistiae, 5, 3, p. 374 a, 18 ds Mittellat. W. s.v.). STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. |