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ACETABULE, ACÉTABULE, subst. fém.,ACETABULUM, ACÉTABULUM, subst. masc.
A.− ANTIQ. ROMAINE
1. Récipient.
a) Vase servant à contenir du vinaigre.
Rem. Présenté comme néol. en 1801 :
1. Fiole de vinaigre. On ne devroit jamais sortir, dans les grandes villes, sans porter sur soi son acétabule. S. Mercier, Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 7.
b) Gobelet d'escamoteur. (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Guérin 1892, DG).
2. Mesure.
PHARM. Instrument de mesure de capacité; cette mesure même, équivalent latin de la cotyle grecque (0,273 litre).
Poids équivalent à 15 drachmes attiques.
Rem. Signalé ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Guérin 1892.
B.− ZOOL., vx.
1. Cavité.
a) Cavité articulaire.
Rem. Signalé ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, DG, Rob., Lar. encyclop.
Cavité cotyloïde :
2. Une portion moyenne (de la face externe de l'os iliaque), articulaire pour la tête du fémur; c'est la cavité cotyloïde ou acétabulum... G. Gérard, Manuel d'anatomie humaine,1912, p. 162.
b) Cavité recevant la patte de derrière des insectes.
Rem. Signalé ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. encyclop.
c) Cavité d'une coquille ou d'un polypier où se loge l'animal.
Rem. Signalé ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Guérin 1892, Lar. encyclop.
d) ,,Les anatomistes (...) donnaient aussi le nom d'acétabule à des enfoncements qui se voient à l'intérieur de la matrice chez les chèvres, les brebis, etc.`` (Littré d'apr. Fur. 1701 et Trév. 1704).
2. ,,Lobe du placenta des ruminants.`` (Besch. 1845).
3. Ventouse. a) Suçoir des céphalopodes (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Guérin 1892). b) Sorte de ventouse formée, chez certains poissons, par la réunion des nageoires pectorales (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Guérin 1892).
C.− BOTANIQUE
1. Genre de cryptogames marines :
3. Polypier ayant un axe corné, recouvert d'un encroûtement. Acétabule, coralline, éponge, alcyon, antipate, gorgone. J.-B. Lamarck, Philosophie zoologique,t. 1,1809, p. 288.
2. Vx. ,,Cotylédon de quelques plantes.`` (Besch. 1845).
3. Vx. Calice des fleurs (DG, Quillet 1965).
4. ,,Suçoir des racines.`` (DG).
Rem. Pour la fortune singulière de ce mot, cf. étymol. Cette fortune s'explique sans doute par l'usage que médecins et apothicaires faisaient de l'acétabule comme instrument de mesure des potions, puis par les querelles entre médecins à partir du xviies. (Cf. encore acétabulaire, etc.).
Prononc. − 1. Forme phon. − Dernière transcription ds DG : à-sé-tà-bul. 2. Dér. et composés : acétabulaire, acétabularia, acétabularié, acétabulé, acétabuleux, acétabulifère, acétabuliforme, acétabuloplastie (cf. Lar. encyclop.). − Rem. Le mot est traité en tant que subst. masc. ds Ac. Compl. 1842, Littré et DG (cf. aussi Quillet 1965 et Rob.); il est traité en tant que subst. fém. ds Besch. 1845 (cf. aussi Lar. encyclop. et Pt Lar. 1968). Pour Guérin 1892, le mot est masc. (sauf emploi en bot., où il est fém.).
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1524-1546 terme d'anat. « cavité où s'emboîtent certains os » (Tagault, Inst. chir., 576 ds Gdf. Compl. : Lors il faut poulser l'os qui est tombé de son lieu, du costé où il est cheu en l'aultre contraire, et ainsi le mettre en son propre acétabule et cavité); b) 1546 acetables (pl.) « orifices des vaisseaux sur la surface interne de la matrice », terme d'anat. (Ch. Estienne, Dissect. des parties du corps, 389, 12 ds Quem. t. 1 1959, 47 s.v. acétable : les acetables de la matrice); 2. 1548 terme pharm. « mesure de liquide » ([Hist. des plantes mise en commentaire par Léonard Fuchs, méd., et trad. de latin par Guillaume Guérout], XX ds Gdf. Compl. : Les grains de suyn et d'hyeble, si on en boit jusques a la quantité d'un acetabule, font uriner); 3. a) 1694 bot. acetabulum (T. Corneille, Dict. des Arts et sc. : Accetabulum, sorte de plante appelée autrement umbilicus Veneris). − 1771, Trév.; b) 1897 terme bot., Nouv. Lar. ill. s.v. acetabulum : Bot. Nom donné par Hoffmann à l'organe des champignons vulgairement appelé réceptacle; 4. 1771 terme zool. Trév. : Acetabule se dit encore des vases ou mamelons creux qui sont le long des pieds des polypes et des nautilles, par lesquels ils sucent l'air et l'eau, et les rejettent ensuite. Empr. au lat. acetabulum (de acetum « vinaigre » attesté au sens de « vase » dep. Varron ds TLL s.v., 378, 27) « mesure pour les liquides » dep. Pline, Nat. hist., 21, 185 ds TLL ibid., 378, 49 : cum acetabuli mensura dicitur, significat hermine quartam, id est drachmas XV; cf. ixes., Antidot. Sangall. p. 92, 33 ds Mittellat. W., I, s.v., 113, 46 : mel acetabulu, d'où 2. P. anal., a désigné de bonne heure des objets de forme concave : cf. avec 1 a : Pline, Nat. hist., 28, 179 ds TLL ibid., 379, 9 : ossa ex acetabulis pernarum, circa quae coxendices vertuntur, d'où p. anal. 1 b : cf. avec 3 a : Gloss. de Bot. grecs, éd. Delatte, 14, 439, 20 cité par André 1956, s.v. acetabulum; cf. avec 3 b : Pline, Nat. hist., 379, 16 : urtica maxime noscitur acetabulis in flore purpuream lanuginem fundentibus) cf. avec 4 : acetabulum « suçoir de polype » : Pline, Hist. nat., 9, 85 ds TLL ibid., 379, 10 : luctatur... polypus complexu et sorbet acetabulis ac numeroso suctu trahit. À remarquer que le 1ersens du mot, celui de « vinaigrier » n'est pas attesté av. la 1remoitié du viies. (Isidorus, orig., 20, 4, 12 ds TLL, I, s.v., 378, 25 : acetabulum, quasi acetaferum, quod acetum ferat; cf. xes., Abbo, mon. s. Germani in Pratis, 3, 45 ds Mittellat. W. I, s.v., 113, 37 : acitabula (gloss. : vas, quo fertur acetum). La forme adaptée acétable semble propre au xvies. Comp. avec acétabule : fr. cotyle et cotyledon; voir Pauly's Real. Encyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, Neue Bearb. begonnen von G. Wissowa, Stuttgart, 1894.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1.
BBG. − Bouillet 1859. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Mots rares 1965. − Nysten 1814-20. − Perraud 1963. − Privat-Foc. 1870. − Séguy 1967.