| AÉROPLACE, subst. fém. AÉRON. COMM. Organisme permanent détaché par une compagnie de navigation aérienne sur un terrain d'aviation : 1. Le chef d'aéroplace était perplexe. Donnerait-il à son tour le départ? Il craignait de la brume au sud, peut-être bien jusqu'à l'oued Noun, peut-être même jusqu'à Juby, et Juby demeurait muet malgré les appels de la T. S. F.
A. de Saint-Exupéry, Courrier sud,1928, p. 53. 2. Le pilote se calma, déplia des sandwiches qui dataient de la veille au soir et mastiqua paisiblement. Il partirait dans vingt minutes. Le chef d'aéroplace souriait. Il tapotait le téléphone, sachant qu'avant longtemps il signalerait ce décollage. (...) Le chef d'aéroplace leva un doigt. Le pilote sourit, se redressa, emplit d'un air neuf sa poitrine.
A. de Saint-Exupéry, Courrier sud,1928p. 55. 3. ... Rivière avait écrit : « L'inspecteur Robineau est prié de nous fournir, non des poèmes, mais des rapports. L'inspecteur Robineau utilisera heureusement ses compétences, en stimulant le zèle du personnel. » Aussi se jetait-il désormais, comme sur son pain quotidien, sur les défaillances humaines. Sur le mécanicien qui buvait, le chef d'aéroplace qui passait des nuits blanches, le pilote qui rebondissait à l'atterrissage.
A. de Saint-Exupéry, Vol de nuit,1931, p. 91. Rem. Ces ex. évoquent les débuts de l'aviat. comm.; à cette époque les compagnies (ici : Latécoère, l'Aéro-postale) utilisaient pour leurs escales, soit leurs propres terrains, soit des terrains qui ne leur appartenaient pas (ex. 1 Juby); sur ces derniers elles entretenaient un service permanent, doté le plus souvent de ses propres moyens de transmission (téléphone, radio, ex. 1, T. S. F.); le chef de ce service, chef d'aéroplace, était responsable, tant devant sa compagnie (ex. 3) que devant le commandant du terrain, des mouvements sur ce terrain des pers. et des appareils de la compagnie à laquelle il appartenait. Cette pratique a été abandonnée quand l'autorité absolue sur tous les appareils a été donnée aux services de la tour de contrôle des aérodromes. Étymol. ET HIST. − 1928, supra.
Composé de l'élément aéro-* et de place*, dans son acception milit. « services d'un commandant de place ». STAT. − Fréq. abs. litt. : 9. |