| CACATOÈS, subst. masc. ORNITH. Oiseau grimpeur appartenant à la famille des Psittacidés et dont la tête est ornée d'une huppe aux couleurs vives. Synon. vieilli cacatois.J'ai perdu aujourd'hui un cacatoës de la grosse espèce, que j'avais acheté l'année précédente à Port-Jackson (Dumont d'Urville, Voyage de découvertes autour du monde,t. 4, 1832-34, p. 675).− P. métaph. ... le genre humain se ramenant pour lui à quelques perruches de salon et à quelques cacatoès faiseurs de sonnets (Mauriac, Journal 2,1937, p. 173): Voilà des renforts de gendarmes, cacatoès en couleurs... Ils entrent majestueux dans la danse... Ils sont retournés, dépiautés. C'est une bataille de volière...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 252. Rem. On rencontre dans la docum. l'adj. cacatoésien. Qui ressemble à un cacatoès. Je l'ai connu [Catulle Mendès] beau (...) puis moins beau; puis énorme et cacatoésien, dans un paletot vert semé de taches (L. Daudet, Au temps de Judas, 1920, p. 92). Prononc. et Orth. : [kakatɔ
εs]. Kamm. 1964, p. 198, note que s final se prononce dans : ,,aloès, cacatoès, cortès, faciès, florès, hermès, londrès, palmarès, pataquès``. Cacatois : [kakatwa]. Tous les dict. transcrivent [a] ant. pour la finale, sauf DG qui transcrit [ɑ] post.; à ce sujet cf. Buben 1935, § 12. Ac. 1835, s.v. cacatois, renvoie à kakatoès (cf. aussi Littré et Besch. 1845 qui écrivent cacatoi); Ac. 1878 signale, s.v. cacatois : ,,on écrit aussi kakatoès, mais on prononce toujours cacatois``, à ce sujet cf. Buben 1935, § 71, 72 : ,,Dans beaucoup de cas il faut admettre (...) l'influence de la prononciation dialectale dans laquelle oi s'était arrêté à l'étape [wε]. Tout cela a eu pour conséquence que la prononciation de plusieurs mots hésite encore à l'époque actuelle.`` Ac. 1932 donne uniquement cacatoès. Les formes cacatois, cacatoès et kakatoès sont les plus fréquentes; elles sont attestées également toutes les 3 dans Lar. 19e, DG, Pt Lar. 1906, Rob. (qui mentionne la 3eà titre hist.) et Quillet 1965; pour les 2 1resdans Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop. On rencontre en outre kakatois (Lar. 19e), cacatou (Ibid.), cacatua (Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.), catacois (Lar. 19e, Guérin 1892), catacoua (Ibid.), catacua (Lar. 19e). Étymol. et Hist. 1. 1652 cacatoua « sorte de perroquet blanc huppé » (P. Philippe de La T.S. Trinité, Voyage d'Orient [trad. du lat.], p. 379 [à propos de Goa] dans Arv., p. 108); 2. 1652 kakatou (d'apr. FEW t. 20, p. 97); 1663 cacatous (A. de Wicquefort, Relation du Voyage de Perse et des Indes orientales [trad. de l'angl. et du flam.], p. 544 dans Arv., p. 108); 1707 Cacatües (Voiage de G. Schouten aux Indes orientales [...] Trad. du Hollandois, I, p. 73, ibid.); 1760 kakatoes (M.-J. Brisson, Ornithologie, IV, p. 183, ibid.); 1809 cacatoès (Lamarck, Philos. zool., t. 2, p. 338). 1 est empr. au port. cacatua « id. », attesté dep. 1630 (Oriente Português dans Mach.), lui-même empr. au malais kakatūwa « id. », prob. composé de kaka « corneille » transposé au perroquet, et de tūwa « vieux » en raison de l'âge avancé que ces oiseaux peuvent atteindre (v. R. Loewe dans Z. vergl. Sprachforsch., t. 61, pp. 37-136; König, pp. 39-41; FEW t. 20, p. 97; 2 empr. au néerl. kakatoe, kaketoe « id. » (xviies., Valkh., p. 82), lui-même directement empr. au malais (De Vries Nederl.); v. aussi R. Loewe, loc. cit. et Arv., pp. 107-109. Fréq. abs. littér. : 35. BBG. − Arv. 1963, pp. 107-109. − Boulan 1934, p. 136, 199. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 153. |