| ÉVANGÉLISTE, subst. masc. A.− 1. Auteur de l'un des quatre Évangiles canoniques. Les quatre évangélistes sont saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean (Ac.)L'évangéliste S. Luc est celui des quatre qui a surtout compris et représenté cette face particulière de l'idée de palingénésie (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 819).La première page de l'Évangile selon saint Jean : « Il y eut, dit l'évangéliste, un homme envoyé de Dieu, qui s'appelait Jean (...) » (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p. 132): Et je crois fermement aujourd'hui à tous ces miracles d'ailleurs racontés, décrits, attestés par les évangélistes avec une sûreté et une précision de détails où éclate la plus évidente et la plus complète sincérité.
Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 146. − En partic. Saint Jean l'Évangéliste (pour le distinguer de saint Jean-Baptiste). [Le] superbe tableau des deux saints Jean, l'Évangéliste et le Baptiste, dans l'église San Juan Bautista (Barrès, Greco,1911, p. 108). − P. méton. Leur représentation (sous forme de sculpture, de tableau). Sa chaire dorée, soutenue par les quatre évangélistes (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 144). Rem. La docum. atteste évangéliste, adj., rare. Qui est le fait des évangélistes, de l'Évangile. Le christianisme évangéliste (Du Bos, Journal, 1925, p. 332). Bruno Bauer (critique de l'histoire évangéliste) (Camus, Homme rév., 1951, p. 183). 2. Vx. Récitant qui lisait ou chantait le récit de l'Évangile aux messes solennelles, notamment le récit de la Passion. La voix du ténor récitant, comme l'Évangéliste des anciennes « Passions », annonce le mystère de l'Incarnation (Rolland, Beeth.,t. 2, 1937, p. 362). 3. P. ext. Celui qui annonce l'Évangile; en partic., celui qui évangélise le premier (un peuple, un pays). Saint Boniface, l'ancien apôtre et l'évangéliste de ces contrées du Nord (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 147).Le persécuteur [Paul] était devenu le plus zélé des évangélistes et le premier défenseur de la foi qu'il avait voulu détruire (Renan, Apôtres,1866, p. 207). B.− [Dans certaines Églises protestantes] 1. Celui qui assiste le ministre officiant. Près de la table qui, dans les églises réformées, remplace l'autel, (...) le doyen et son évangéliste (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 439). 2. Prédicateur laïc itinérant qui évangélise à la place du pasteur. Ce film (...) fut longtemps exploité par des évangélistes ambulants (Sadoul, Cin.,1949, p. 26). C.− Partisan de l'évangélisme. 1. [Correspond à évangélisme B] La troupe humanitaire de nos évangélistes ibséniens ou tolstoïsants (Maurras, Chemin Paradis,1894, p. xxii). 2. [Correspond à évangélisme C] L'Évangéliste (roman d'A. Daudet). − Emploi adj. Qui se rattache à l'Église protestante. Elle (...) tâchait à la sortie des classes évangélistes de reprendre ses élèves (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 72). Prononc. et Orth. : [evɑ
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ʒelist]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « auteur d'un des quatre Évangiles canoniques » (Sermons St Bernard, éd. W. Fœrster, p. 32); 2. 1560 « membre de l'église réformée; protestant » (Et. de Fontainer, Cah. des doleances, ms. Foucault. ds Gdf. Compl.); 3. 1869 fig. (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 2, p. 79 : Ratisbonne, devenu l'évangéliste posthume de De Vigny et son vengeur, a tiré des cahiers intimes qui lui avaient été légués la page que voici). Empr. au lat. chrét. euangelista (< gr. ε
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ς) « celui qui annonce une bonne nouvelle » en partic. « la bonne nouvelle du Christ »; « auteur d'un évangile ». Fréq. abs. littér. : 188. Bgb. Quem. DDL t. 7. |