| ÉTOLE, subst. fém. A.− LITURG. Ornement liturgique en forme de bande d'étoffe, longue et étroite, que le prêtre et l'évêque portent par devant, suspendue au cou et que le diacre porte en écharpe sur l'épaule gauche. Étole au cou, étole et surplis, étole blanche, broder une étole. L'étole au flanc comme un prêtre qui va être consacré (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 417): Le vieux prêtre apparut (...) l'étole violette croisée sur sa poitrine, ayant à ses côtés le chantre vêtu d'un long surplis blanc.
Moselly, Terres lorr.,1907, p. 286. − P. métaph. La flexible étole de ces proses latines qu'édifièrent les moines (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 14). B.− [P. anal. de forme] Longue écharpe de fourrure couvrant les épaules, portée par les femmes. Des morceaux nus de femmes luisaient dans le repos, des étoles glissaient sur des reins qui n'étaient pas faits pour le grand air, des épaules s'alanguissaient (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 273).Ludmilla Tchérina portait à un récent gala (...) une étole de vison blanc et une petite tiare de diamants (Jardin des modes,janv. 1951, p. 15). − P. ext., rare. Appuie-tête pour fauteuil de salon. Ces petites étoles ajourées au crochet qui jetaient sur le dos des fauteuils un manteau de roses blanches (Proust, Past. et mél.,1919, p. 232). Rem. On rencontre ds la docum. a) Étolé, ée, adj., rare. Revêtu d'une étole. Le paysage est joli; l'enfant qui tend les bras, le saint étolé et mitré, sont presque décidément campés (Huysmans, Art mod., 1883, p. 29). Attesté ds Lar. Lang. fr. b) Étolier, subst. masc., rare. Fabricant d'ornements liturgiques. Les chasubles n'ont pas ces formes de tablier de sapeur et elles n'arborent point sur les épaules du prêtre ce renflement, cette sorte de soufflet pareil à une oreille couchée d'ânon, qu'à Paris les étoliers fabriquent (Id., En route, t. 2, 1895, p. 220). Non attesté ds les dict. gén. du xixeet du xxesiècle. Prononc. et Orth. : [etɔl]. Enq. : /etol/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 estole liturg. (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5362); 2. 1845 « sorte de fourrure ou écharpe rappelant la forme d'une étole » (Le Moniteur de la mode, 20 nov., p. 177). Empr. au lat. class. stola « longue robe (pour hommes et femmes) »; spéc. « robe des dames romaines du grand monde », ce terme désignant à partir du viiies. un vêtement liturgique (Blaise). Fréq. abs. littér. : 113. |