| ÉTAGÈRE, subst. fém. A.− Tablette ou planche dans une bibliothèque, une armoire, etc. ou simplement fixée au mur et supportant des livres ou des bibelots. Le soleil, disposé sur l'étagère de sa table à écrire, près de son front, ressemblait à une chandelle qu'on a besoin de moucher (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 74): 1. Il tenait à la main la lampe pigeon qu'il avait rallumée, pour venir la poser sur l'étagère qui servait à ranger tous les bougeoirs de cuivre et les quinquets de la maison.
Daniel-Rops, Mort,1934, p. 21. B.− Meuble à tablettes étagées sur lesquelles on range des livres, on expose des bibelots. Dans l'angle, contre la fenêtre, une petite étagère qui est la bibliothèque (Goncourt, Journal,1858, p. 528): 2. J'avais obtenu qu'on me fît tapisser ce galetas, − d'un papier chamois rosé qui y est encore; − qu'on y plaçât des étagères, des vitrines.
Loti, Rom. enf.,1890, p. 112. − P. métaph. Cette cour [de Louis Bonaparte] était une collection; étagère de bassesses; ménagerie de reptiles; herbier de poisons (Hugo, Hist. crime,1877, p. 21). Rem. Étagère peut avoir des connotations péj. (idée d'étalement indiscret). Prononc. et Orth. : [etaʒ
ε:ʀ]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1488 estagiere « tablette de bois, tenant au mur » (Comptes du roi René, éd. Arnaud d'Agnel, t. 2, p. 284) − début xvies. (ds DG), à nouv. en 1800 (Boiste). Empr. au prov. estagiera (1379 ds Pansier t. 3). Fréq. abs. littér. : 254. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 104, b) 770; xxes. : a) 402, b) 336. |