| * Dans l'article "ÉQUILIBRER,, verbe trans." ÉQUILIBRER, verbe trans. A.− Opposer une chose à une autre de manière qu'elle lui fasse équilibre. Synon. compenser, contrebalancer, neutraliser, anton. déséquilibrer : ... des flotteurs spéciaux composés de deux parties : la première, profondément immergée, est destinée à équilibrer les neuf dixièmes de la charge, la seconde, complétant l'équilibre, est faite de caissons verticaux...
Romanovsky, Mer, source én.,1950, p. 54. − Emploi pronom. réciproque. Être en équilibre. Une balance dont les plateaux s'équilibrent (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 88). − Au fig. C'est comme les chagrins. L'un équilibre l'autre (Giraudoux, Électre,1937, I, 8, p. 90). ♦ Emploi pronom. réciproque. Tant que l'homme est opposé à l'homme, la propriété fait contrepoids à la propriété, et les deux forces s'équilibrent (Proudhon, Propriété?1840, p. 182).Son unité intérieure où sa sensualité et sa conscience se rencontrent et s'équilibrent malgré des déchirements continus (Faure, Esprit formes,1927, p. 138). ♦ ARTS PLASTIQUES. Agencer harmonieusement une composition, en répartir heureusement les proportions. Équilibrer les masses, les volumes. Les Suisses romands (...) modèrent les attitudes, éteignent les couleurs, équilibrent les compositions (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 111). B.− [Avec une valeur factitive] 1. Mettre ou faire tenir en équilibre, donner un équilibre à. Synon. stabiliser.Les conducteurs équilibraient la charge des dernières voitures (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 117).Il avait fallu deux tonnes de plomb pour l'équilibrer [un yacht] (Maurois, Ariel,1923, p. 329).V. aile ex. 54. 2. Au fig. Saint Thomas, équilibrant comme toujours les tendances opposées (Gilson, Esprit philos. médiév.,1932, p. 108).Le général de Gaulle qui s'efforce d'équilibrer toutes ces passions adverses (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 76). − En partic. ♦ ÉCON. Équilibrer une balance, un budget. Contrebalancer exactement les dépenses par les recettes. Équilibrer le budget général de l'exercice 1906 (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 44).Je ne sais pas comment payer le terme de juillet. Nous avons la chance de trouver du travail, nous travaillons et pourtant je n'arrive pas à équilibrer le budget (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 179). ♦ Domaine de l'activité intellectuelle et psychique.Situer ou maintenir en équilibre (une personne ou une faculté). Rembrandt n'était pas de ceux que la tension fortifie ni qu'elle équilibre (Fromentin, Maîtres autrefois,1876, p. 298).Des principes sages, propres à développer et à équilibrer toutes les facultés morales, physiques et intellectuelles (Verne, 500 millions,1879, p. 40). Rem. On rencontre ds la docum. équilibrant, ante, adj. Qui (r)établit l'équilibre. La continuité des lignes [du tableau], assurée par les dérivations équilibrantes (Arts et litt., 1935, p. 2810). Au fig. Je passe d'instants voisins de la folie entrevue à des extases équilibrantes (Mallarmé, Corresp., 1868, p. 273). Prononc. et Orth. : [ekilibʀe], (j')équilibre [ekilibʀ
̥]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1529 « peser également » ici part. passé adjectivé (G. Tory, Champ fleury, LII, 12 vods Hug.), rare jusqu'à la fin du xviiies.; 1797 (Voy. La Pérouse, t. 4, p. 65 : la troisième lui sert à nager, et à équilibrer le corps de concert avec...); 1803 pronom. (Maine de Biran, Influence habit., p. 25 : les deux fonctions sensitive et motrice se correspondant et s'équilibrant sans se troubler). Dér. de équilibre*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 146. DÉR. 1. Équilibrage, subst. masc.Action d'équilibrer; résultat de cette action. Mécan. Opération destinée à compenser le balourd d'une pièce ou d'un ensemble ayant un mouvement de rotation rapide. Équilibrage des roues. S'il est en effet possible de procéder avec des moyens de fortune à une vérification de l'équilibrage statique de la masse tournante d'une machine, il n'en est pas de même lorsque la vérification doit porter sur un équilibrage dynamique (Ambroise, Monteur mécan.,1949, p. 64).− [ekilibʀa:ʒ]. − 1reattest. 1861 (E. Liais ds Arch. Acad. des sciences ds Guilb. Aviat. 1965, p. 525); du rad. de équilibrer, suff. -age*. 2. Équilibrateur, trice, adj.Qui (r)établit l'équilibre. La tradition régulière des cadeaux dans notre société traduit l'existence, dans les relations entre personnes, de mécanismes économico-sociologiques régulateurs et équilibrateurs (Traité sociol.,1968, p. 346).− [ekilibʀatœ:ʀ], fém. [-tris]. − 1reattest. 1968 id.; de équilibrer, suff. -ateur, v. -eur2. 3. Équilibration, subst. fém.a) Fait de tenir en équilibre ou d'être mis en équilibre. Une équilibration juste de l'empirisme et du rationalisme (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 79).Un équilibre spontané sans équilibrations conscientes (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 173).b) En partic. Ensemble des moyens permettant à un organisme vivant de trouver ou de maintenir son équilibre physique. Nécessité d'une intégrité absolue de l'appareil d'équilibration chez les candidats pilotes (Langlois, Binet dsNouv. Traité Méd.,fasc. 7, 1924, p. 164).Un réflexe d'équilibration chez la grenouille (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 253).− [ekilibʀasjɔ
̃]. − 1reattest. 1849 (Proudhon, Confess. révol., p. 251); du rad. de équilibrer, suff. -ation (-tion*). − Fréq. abs. littér. : 6. 4. Équilibreur, euse, adj.Qui (r)établit l'équilibre. Le footballeur (...) ne peut maîtriser les éléments extrêmement complexes de la technique sans bénéficier du rôle équilibreur des bras (Mercier, Football,1966, p. 55).Emploi subst. Le bras gauche (qui, jusque-là, n'avait joué qu'un rôle d'équilibreur) (R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 151).− [ekilibʀ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1801, synon. de équilibriste* (S. Mercier, Néol., t. 1, p. 233), b) 1925 « qui maintient en équilibre » adj. et subst. (Lallement, Dyn. instrum. archet, p. 112, 193); du rad. de équilibrer, suff. -eur2*. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30, 32. − Guéret (J.). La Constr. aéron. Banque Mots. 1972, no4, p. 183. − Quem. DDL t. 4, t. 8. |