| ÉPIEU, subst. masc. Long bâton terminé par un fer plat, large et pointu dont on se servait pour chasser. Blaireau cloué d'un coup d'épieu. Je jetai une peau d'ours sur mes épaules, j'armai mon bras de l'épieu d'un chasseur (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 90).Le jeune garçon, qui avait acquis une adresse remarquable dans le maniement de l'arc ou de l'épieu (Verne, Île myst.,1874, p. 213).Il [Julien] tua des ours à coups de couteau, des taureaux avec la hache, des sangliers avec l'épieu (Flaub., St Julien l'Hospitalier,1877, p. 92).− Spéc., ART MILIT. Arme dont le fer emmanché sur une hampe avait la forme d'une feuille de sauge. Épieu de guerre. Archers, mes compagnons de fêtes, Faites Votre épieu lisse et vos cornets Nets (Hugo, Odes et ball.,1828, p. 483). Prononc. et Orth. : [epjø]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2emoitié du xes. inspieth (Saint-Léger, éd. J. Linskill, 228); ca 1100 espiet (Roland, éd. J. Bédier, 1266); ca 1160 [ms. : ca 1225] espiel (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, I, 104). De l'a. b. frq. *speot, de même sens, cf. l'a. h. all. spioz (Graff t. 6, col. 367), m. h. all. spiez (Lexer), all. Spiess; espiel, espieu peut-être sous l'infl. de pieu*; on trouve en b. lat., au viiies., la glose speltum : telum miss[i]le (CGL t. 4, p. 284, 28). Fréq. abs. littér. : 71. Bbg. Rice (C.-C.). Romance etymologies and other studies. Chapel Hill, 1946, p. 84. |