| ÉPELLATION, subst. fém. Rare. Action, manière d'épeler. Une épellation analytique mentale, attentive à percevoir tous les signes « graphiques » (Gouriou, Mémento typogr.,1961, p. XII).− P. ext. Manière appuyée de lire en articulant nettement chaque lettre prononcée. Le garçon chargé de la dictée, (...) scandait furieusement son épellation (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 5, Confess., 1895, p. 46): Ma tante lisait exactement comme lit une mère tendre qui fut institutrice dans sa jeunesse, avec une emphase didactique, d'après des principes raisonnés, et selon toutes les règles de l'épellation la plus strictement régulière, en sorte que c'était un charme de l'entendre.
Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 462. Rem. On rencontre ds la docum. les formes synon., rare, épelage, épèlement, épellement, subst. masc. L'épelage de cet alphabet (Sand, Nouv. lettres voy., 1876, p. 88). L'épèlement reposé qu'il faut pour lire (Goncourt, Journal, 1884, p. 347). Tout un récit où il y a par moments comme l'épellement apeuré d'une confession sur le renoncement à écrire (Proust, Temps retr., 1922, p. 709). Prononc. et Orth. : [epεl(l)asjɔ
̃] ou, p. harmonis. vocalique, [epelasjɔ
̃]. [ε] ouvert + [ll] double ds Land. 1834, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob., Warn. 1968; [ε] + [l] simple ds Passy 1914 et Lar. Lang. fr.; [e] fermé + [l] ds Pt Rob. Le mot est admis ds Ac. 1798-1932. Aucune transcr. de épèlement, épellement qui n'est pas non plus attesté ds Ac. On le rencontre sous les 2 orth. ds la docum. (cf. Proust et Goncourt, loc. cit.). Étymol. et Hist. [1732, Trévoux d'apr. FEW t. 17, p. 177a]; 1782 (Encyclop. méthod. ds DG). Dér. du rad. de épeler*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 3. |